La junte guinéenne se joue des sanctions

Arrivée au pouvoir à la faveur du décés du président guinéen Lansana Conté, en décembre 2008, la junte emmenée par le capitaine Moussa Dadis Camara n’a pas fait de détails pour réprimer la réunion politique organisée le 28 septembre dernier par le Forum des forces vives de Guinée, un mouvement d’opposition. Ainsi, selon l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch, entre 150 et 200 personnes ont été tués, 1.200 autres blessées et des dizaines de femmes violées par des éléments de la garde la présidentielle, appelés les « bérets rouges ».

Devant ce massacre, la communauté internationale a réagi pour santionner les dignitaires du régime. Les Etats-Unis viennent d’adopter, ce 29 octobre, une mesure d’interdiction d’entrée sur le territoire américain. Deux jours plus tôt, l’Union européenne a décidé pratiquement la même chose, avec en plus le gel des biens des responsables de la junte ainsi qu’un embargo sur les armes, que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a également décrété d’appliquer, le 17 octobre.

« Au regard des atrocités commises (…) l’autorité décide d’imposer un embargo sur les armes à destination de la Guinée » avaient déclaré les chefs d’Etats et de gouvernement appartenant à la Communauté écononomique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 17 octobre.

Seulement, cela ne semble pas perturber la junte au pouvoir. En effet, selon le site Africaguinee.com, le ministre guinéen de la Défense, le général Sékouba Konaté, aurait pris ses dispositions pour approvisionner ses troupes en armes en signant un contrat d’armement avec l’Ukraine pour un montant de 45 millions de dollars. Ce matériel militaire aurait même déjà été livré le 16 octobre.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]