Le président Medvedev s’en prend à l’industrie de défense russe

Le président russe, Dmitri Medvedev, ne s’est pas gêné pour critiquer vertement, le 26 octobre, les industriels de la défense de son pays. « Des fonds importants ont été investis ces dernières années dans le développement du complexe militaro-industriel. Les résultats sont pour l’instant médiocres. Malheureusement, on continue de boucher les trous, les objectifs de la modernisation technologique n’ont pas été atteints » a-t-il ainsi déclaré.

Et le constat fait par le chef du Kremlin l’amène à penser que les armes russes vendues à l’étranger ne sont pas d’aussi bonne qualité qu’elles le devraient. Et sa préoccupation rejoint celle du ministre russe de l’industrie, Viktor Khristenko. « La qualité de la production militaire fournie pour l’armée russe et pour les exportations suscite une inquiétude bien fondée des clients » a-t-il affirmé à l’occasion d’une réunion concernant le complexe « militaro-industriel ».

La preuve, d’ailleurs, avec l’affaire des MiG29 SMT vendus à Alger en 2006. Pour les militaires algériens, ces avions étaient dans leur ensemble défectueux. D’où la décision de l’Algérie de renvoyer en Russie ceux qui avaient déjà été livrés pour les échanger contre des Sukhoï SU30 MKI. En fait, selon la justice russe, les Algériens avaient eu raison de se plaindre : le parquet de Moscou a en effet récemment confirmé que certaines pièces de ces avions dataient des années 1980-1990 alors qu’elles avaient été vendues comme étant neuves.

Par ailleurs, l’industrie navale militaire russe est dans l’incapacité à produire des bâtiments de surface modernes. D’où la volonté de Moscou de se procurer un porte-hélicoptères de la classe Mistral auprès de la France, considérant que navire de ce type fait besoin pour la projection de ses forces.

Cependant, les exportations d’armes russes se portent plutôt bien, avec un montant de 8,35 milliards de dollars en 2008, selon les chiffres communiqués par le président Medvedev. Mais dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, si l’on n’avance pas, on finit toujours par reculer. Et c’est ce que doit craindre le chef de l’Etat russe. « Nous ne devons pas céder les positions qu’on a eu du mal à atteindre. Cela porterait un coup à la réputation des armes russes, à la réputations du pays » a-t-il estimé.

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