Des drones Reaper pour surveiller les pirates somaliens

Attaques repoussés contre des pêcheurs français, prise du thonier espagnol Alakrana, tirs contre un cargo italien, captures du MV Al Khaliq, battant pavillon panaméen, du vraquier chinois De Xin Hai, d’un porte-conteneurs singapouriens et, ce 27 octobre, d’un yacht appartenant à un coupkle britannique se rendant en Tanzanie.

La fin de la mousson a décuplé l’activité des pirates somaliens, qui n’hésitent pas à opérer loin de leurs bases. Au total, en 2009, ce sont 174 navires qui ont été attaqués et 49 d’entre eux ont été pris. Ce qui signifie une demande de rançon à la clef pour libérer les équipages et les bâtiments, quand une intervention militaire n’est pas planifiée pour mettre en échec les bandits des mers, comme la France l’a fait à plusiers reprises et comme la Chine s’apprêterait à le faire également pour le De Xin Hai. C’est du moins, l’intention qu’elle a affichée.

Cela étant, et afin de lutter contre la piraterie, le commandement américain pour l’Afrique (US AFRICOM) a déployé, aux Seychelles, un, voire deux drones de type MQ-9 « Reaper ». Ces engins sans pilote, qui ont jusqu’à 16 heures d’autonomie et un rayon d’action de plus de 5920 km, ont commencé leurs premières patrouilles dès la semaine dernières.

Mais si le Reaper est tout à fait apte à accomplir des missions de surveillance, il est également en mesure de délivrer de l’armement, en l’occurrence des missiles Hellfire. Seulement, selon l’AFRICOM, il n’est pas question d’armer ces appareils. Cela étant, l’on peut imaginer qu’il en aille autrement si il est décidé d’utiliser ces drones comme ils le sont en Afghanistan…

En effet, outre le problème posé par la piraterie, la Somalie est aussi le repère de militants d’al-Qaïda. Par conséquent, il est tout à fait imaginable que les Reapers puissent servir à autre chose qu’à la surveillance des mouvements de skiffs pirates et que des frappes ciblées contre des responsables du djihad international soient éventuellement ordonnées. C’est en tout les cas ce que le vice-amiral Moeller, de l’US AFRICOM, a sous entendu quand il a indiqué, le 23 octobre à l’Associated Press, que les drones pourraient être employés pour « d’autres missions ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]