La généralisation des bases de défense avancée

Mesure emblématique de la réforme des armées, la mise en place de l’ensemble des bases de défense se fera en 2011, soit avec trois années d’avance sur le calendrier initialement prévu.

« Nous envisagions qu’elles soient totalement opérationnelles en 2014 et j’ai décidé d’une généralisation des bases de défense au 1er janvier 2011 » a ainsi déclaré Hervé Morin, le ministre de la Défense, lors d’une conférence de presse tenue le 21 octobre. Mais, en contrepartie, leur nombre sera ramené de 90 à 70, voire 60, a-t-il encore annoncé.

Le concept de la base de défense est de permettre mutualiser les moyens, notamment pour ce qui concerne le soutien administratif et logistique des unités, afin de réaliser des économies qui devraient être réaffectées à l’équipement des armées.

Ainsi, l’ouverture des 11 bases de défense expérimentale en 2009 a, si l’on en croit Hervé Morin, confirmé « que le schéma et l’organisation sont pertinents ». Sur les 6.000 personels concernés, « entre 300 et 350 postes ont été économisés » a-t-il avancé.

Cette réforme « s’intégre dans les réductions d’effectifs assignés par le Livre blanc : 8.250 postes supprimés chaque année soit 54.000 » d’ici à 2014, a rappelé le ministre. « Les sureffectifs provisoires seront toutefois traités par les seuls départs à la retraite (…) plutôt qu’en s’engageant dans des mutations coûteuses, socialement et humainement » a-t-il encore indiqué, en évoquant le cas de La Réunion.

« L’effort d’équipement complémentaire que nous pourrons effectuer grâce à cette rationalisation s’élèvera à 4,3 milliards d’euros par an, leur coût étant d’un milliard » a fait valoir Hervé Morin, qui s’est par ailleurs dit certain que cet objectif sera atteint. Mais pour y arriver, il faudra cependant réduire le nombre de bases de défense initialement prévu.

« De toute évidence, nous n’atteignons pas l’objectif de rationalisation et de gains de productivité si nous en restons à 90 bases de défenses » a estimé le ministre qui, dans le même temps, a indiqué que l’état-major des armées travaille actuellement sur « un modèle comptant 60 à 70 bases de défense », en éliminant celles qui n’auraient pas une taille suffisante pour être assez pertinentes. C’est pourquoi la Légion étrangère ne pourra disposer de sa propre base de défense et devra compter par conséquent sur celle de Marseille.

Alors que la Défense britannique, souvent prise en exemple par le ministre, a réduit de 20% ses effectifs civils entre 1997 et 2007 et que le chef de file des conservateurs David Cameron, en bonne place pour remporter les élections législatives de juin 2010, a proposé d’aller plus loin encore en proposant une baisse supplémentaire de 25% au profit des effectifs militaires, Hervé Morin a annoncé la tenue prochaine d’une « grande négociation nationale » avec les syndicats du personnel civil de son ministère afin de proposer le remplacement de postes de soldats non-opérationnels par des civils.

Ainsi, « plus de 200 postes seront attribués à des civils dès 2010 » a-t-il promis, dont « trois postes de responsables de groupement de soutien ». Mais il ne sera pas question d’en accorder plus « s’il n’y a pas un engagement des syndicats sur la mobilité du personnel civil. »

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