Afghanistan : Le chef de l’ISAF veut des renforts pour sa nouvelle stratégie

Le guide suprême des taliban, le mollah Omar, est sorti de son silence à l’occasion de la fin du ramadan pour promettre une « défaite sans équivoque » aux troupes de l’Otan présentes en Afghanistan.

Justement, c’est pour éviter l’échec de la coalition que le commandant de l’ISAF et de l’opération Eduring Freedom, le général américain Stanley McChrystal, a demandé une augmentation des effectifs mis à sa disposition.

En effet, et contrairement à ce qui avait été supposé au moment de l’annonce de la remise de son rapport « d’évaluation stratégique » concernant l’Afghanistan, à la fin du mois d’août, à Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, le général McChrystal a donc bel et bien exprimé le besoin de disposer de renforts supplémentaires afin d’éviter « un conflit plus long, plus de victimes, des coûts plus élevés, et au final, une érosion cruciale du soutien politique. » Et « chacun de ces risques peut entraîner un échec probable de la mission » écrit-il.

Selon le New York Times, les besoins en hommes supplémentaires seraient évalués entre 10.000 et 45.000, ce qui fait tout de même une fourchette assez large. Pour le général McChrystal, ces renforts sont urgents. « Echouer à reprendre l’initiative et mettre un terme à l’offensive des taliban dans les douze mois risque de nous amener à une situation où il ne serait plus possible de vaincre » avertit le commandant de l’ISAF.

Mais, et alors même que le chef d’état-major de l’armée américaine, l’amiral Muellen, a estimé ces renforts « propablement » nécessaires, le président Obama a indiqué, la semaine passée, à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre canadien, qu’il n’y avait « pas de décision immédiate en vue sur les ressources ». Une position qu’il a une nouvelle fois tenus à l’antenne de la chaîne télévisée d’informations CNN, le 20 septembre. Là, le locataire de la Maison Blanche a fait la promesse de faire preuve de scepticisme quant aux requêtes des généraux du Pentagone portant sur l’augmentation des troupes en Afghanistan.

Pourtant, les reforts demandés par le général McChrystal sont nécessaires pour mettre en application la nouvelle stratégie basée sur les principes de la guerre contre-insurrectionnelle que le président Obama lui a demandé d’élaborer.

« Sans renforts, nous courrons probablement à l’échec. Cependant, sans changement de stratégie, la mission afghane ne doit pas être renforcée » estime le général McChrystal. « Les insurgés ne peuvent pas nous battre militairement mais nous pouvons nous battre nous-mêmes » prévient-il.

Si la situation qui prévaut actuellement en Afghanistan est due pour une part aux erreurs d’appréciations commises par le commandement américain et, dans une moindre mesure, de l’ISAF, le général McChrystal pointe également la resposabilité des autorités de Kaboul, gangrenée par la corruption et les abus de pouvoirs, ce qui n’est pas fait pour inciter la population à soutenir son gouvernement et à reconnaître son autorité.