Le Brésil confirme sa préférence pour le Rafale

Les aviateurs brésiliens n’ont pas du tout apprécié l’annonce faite par le président Lula d’ouvrir des négociations avec la France en vue d’acquérir 36 avions de combat Rafale. Ce n’est pas l’appareil en lui-même qui est remis en cause par les militaires. En fait, l’état major des forces aériennes brésiliennes reproche surtout que cette annonce a été faite avant même que ne soit remis le rapport d’évaluation des trois candidats en lice dans l’appel d’offres.

« Le processus de sélection n’est pas terminé. Les négociations se poursuivront avec les trois participants (ndr: Rafale, F18, Gripen), au cours desquelles les propositions seront approfondies, éventuellement redéfinies », a alors indiqué le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, au lendemain de l’annonce présidentielle.

En fait, il faut voir ce communiqué comme étant destiné à calmer le malaise des aviateurs brésiliens et non comme un brusque retour en arrière, même si l’ambassade américaine à Brasilia a sauté sur l’occasion pour se féliciter qu’aucune « décision finale » n’avait été, en réalité, prise. Et puis cette sortie a été, d’une certaine manière, une façon de se « couvrir » en évitant toute contestation éventuelle de la procédure par les concurrents de Dassault Aviation. D’ailleurs, le président Lula a rappelé, le 11 septembre, que l’appel d’offres était toujours ouvert.

Ce qui confirme ces hypothèses, ce sont les propos tenus, le 16 septembre, par le même ministre de la Défense, au Sénat brésilien. « Il y a effectivement de la part du gouvernement une option pour la France. Il suffit que la France respecte ses engagements », notamment en matière de transfert « sans restriction » de technologie, a-t-il ainsi déclaré, confirmant ainsi la préférence de Brasilia pour le Rafale.

Seulement, le ministre brésilien a aussi reconnu que le prix est le principal problème du dernier fleuron de Dassaut. Mais dans le même temps, et comme le président Lula a fait du choix du futur chasseur des forces aériennes brésiliennes une question politique, les chances du F-18, construit par Boeing, de remporter le marché se sont amenuisées, d’autant plus que les Américains n’ont proposé que des transferts de technologie « nécessaires ». Et il n’est pas certain non plus que Washington accepte d’acheter dans le même temps les KC-390 d’Embraer, contrairement à Paris.

Quoi qu’il en soit, Dassaut Aviation doit rendre « une nouvelle offre commerciale » d’ici au 21 septembre prochain. Ses concurrents aussi.

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