L’armée russe s’installe en Abkhazie et en Ossétie du Sud

Le climat entre Moscou et Tbilissi n’est pas prêt de s’apaiser. En effet, la Russie a annoncé, le 15 septembre, la signature d’un accord militaire avec l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, les deux régions séparatistes géorgiennes.

Ainsi, « la Russie a la possibilité de construire, d’utiliser et de développer des infrastructures militaires et des bases militaires sur les territoires de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, et de créer des forces armées communes en temps de paix comme de guerre » a précisé Alexeï Kouznetsov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

Bien évidemment, cette perspective n’enchante guère la Géorgie, d’autant plus qu’il est prévu un déploiement de 3.400 soldats russes à ses frontières. Cet accord est valable pendant 49 ans. Il sera ensuite tacitement reconduit tous les cinq ans. Donc, autant dire que, sauf cas de force majeure, l’armée russe s’installe définitivement dans les deux régions séparatistes.

« Nous avons affaire à une occupation barabre. Cet accord est l’expression du renforcement de l’occupation et de la colonisation » russe, a estimé Guiorgui Kandelaki, le chef adjoint de la commission des Affaires étrangères du Parlement géorgien. Ce à quoi le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov a rétorqué qu’il s’agit « d’assurer la sécurité des républiques et des habitants de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie ».

Le président russe, Dmitri Medvedev, n’a pas dit autre chose. Car cette présence de l’armée russe, qui devrait s’installer à Gouadaouta, en Abkhazie et à Tskhinvali, en Ossétie du Sud, ressemble en effet fort à une annexion, du moins à une occupation étant donné que seulement deux pays ont reconnu l’indépendance de ces deux régions géorgiennes : la Russie, et, récemment, le Venezuela.

« L’essentiel n’est pas le nombre d’Etats ayant reconnu l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie » a déclaré le maître du Kremlin, « mais la protection des populations abkhaze et sud-ossète ».

Cela étant, cette situation présente des risques de dérapage. En effet, le 2 septembre, le président abkhaze, Sergueï Bagapch, a menacé « de détruire les bateaux géorgiens violant l’espace maritime de l’Abkhazie ». Et pour le coup, la marine abkhaze pourra compter sur les garde-frontières russes, dont le chef adjoint, le général Viktor Troufanov a d’ores et déjà averti que ses hommes « agiront en conformité avec la loi » afin « d’arraisonner et de prendre les mesures qui s’imposent » dans le cas d’une violation de la frontière.

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