Les militaires se mettent au vert

A première vue, il semble difficilement concevable que le ministère de la Défense puisse donner des leçons d’écologie aux autres administrations. Quand on se prépare à faire la guerre – où quand on est amenés à la faire – on n’est pas trop regardant sur la quantité de CO2 rejetée dans l’environnement et, nécessité faisant loi, le discours ambiant selon lequel les activités humaines auraient un impact sur l’évolution climatique passe au second plan.

Sauf qu’en matière de préservation de la nature, le ministère de la Défense est celui qui « a tiré le premier », pour reprendre la teneur des propos du secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, alors en déplacement au camp militaire de Sissonne où Hervé Morin a présenté un rapport portant sur la politique de développement durable menée au sein des armées, le 3 septembre dernier.

Ainsi, selon le bilan donné à cette occasion sur les actions de son ministère, Hervé Morin a indiqué que les armées avaient émis, en 2008, près de 7,38 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Pour réduire ce chiffre, des efforts pour le développement des énergies renouvelables ont été ou seront entrepris, comme par exemple la mise en place prochaine de 20.000 m2 de panneaux photovoltaïques sur la base aérienne d’Istres (Bouches-du-Rhône).

Par ailleurs, et toujours en 2008, 10 millions d’euros ont été affectés pour effectuer des recheches visant à diminuer la consommation en énergie et le niveau sonore de certaines équipements. Ainsi, selon le ministre, 19 programmes d’armement « éco-conçus » ont été mis sur les rails.

Autre aspect de la politique verte du ministère de la Défense, celui du démantèlement des équipements arrivés en fin de vie. Là, ce sont 108 millions d’euros qui ont été prévus à cette fin.

Et d’ici à 2012, les navires de la Marine nationale se verront délivrer un « passeport vert » sur lequel sera indiqué un bilan des substances dangeureuses présentes à leur bord afin de faciliter les opérations de maintenance et leur démantèlement une fois arrivé le temps de leur retrait du service.

Enfin, Hervé Morin a rappelé que 20% des 250.000 hectares appartenant aux armées sont classés Natura 2000, en raison de la flore et de la faune qui s’y sont développés. En marge de sa visite au camp de Sissone, le ministre de la Défense a signé une convention de partenariat écologique avec la Fédération des conservatoires d’espaces naturels.

Ce document doit permettre d’étendre les accords concernant la préservation de l’environnement aux six camps de l’armée de Terre. Plus de 35 ans après les manifestations des écologistes contre l’extension du camp militaire du Larzac (vidéo), on voit que les choses ont bel et bien changé.

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