Frappe de Kunduz : L’Otan admet l’existence de victimes civiles

Sur la base d’une enquête « préliminaire », la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) de l’Otan, a admis, ce 8 septembre, que des civils avaient été tués par la frappe qui a visé deux camions citernes tombés aux mains des taliban, vendredi dernier, dans la région de Kunduz, une province du nord de l’Afghanistan.

Selon le communiqué publié par l’ISAF, des investigations plus poussées sont actuellement menées pour déterminer le nombre exact de victimes civiles, lequel reste controversé.

Le gouverneur de Kunduz, Mohammad Omar, avait estimé que 54 personnes avaient été tuées, dont 6 civils,  et, dans son édition du 6 septembre, le Washington Post a avancé que le bombardement, effectué par un F15E américain, avait fait 125 morts, ce que le général Eric Tremblay, le porte-parole de l’Otan en Afghanistan, a démenti.

Selon le quotidien américain, l’officier allemand, qui a demandé l’intervention aérienne, aurait agi sans respecter les consignes édictées par le général McChrystal, le commandant de l’ISAF. La décision de la frappe aurait été prise après la réception d’images filmées par un F15, montrant des points autour d’un des camions citerne, et sur la foi des déclarations d’un informateur afghan lui assurant qu’il n’y avait que des insurgés présents dans la zone à traiter.

Cela étant, le ministre allemand de la Défense, Franz Josef Jung, a défendu le principe de ce bombardement. « Quand à six kilomètres de nous, des taliban prennent deux citernes d’essence, cela représente un grand danger pour nous » a-t-il déclaré au quotidien populaire Bild, au lendemain du raid.

Cette nouvelle affaire illustre une nouvelle fois encore les difficultés auxquelles les militaires de l’ISAF doivent faire face sur le terrain. Mais elle permet aussi aux taliban de nourrir leur propagande. Alors que toutes les sources officielles indiquent qu’un grand nombre des leurs ont été tués, les insurgés ont en effet nié avoir subi des pertes, tout affirmant que toutes les victimes étaient civiles. Par ailleurs, par voie de communiqué, ils ont avancé le nombre de 150 morts.

Oubliant leur responsabilité dans l’attentat de Kandahar (43 morts civils) commis le 25 août dernier, les taliban ont d’ailleurs qualifié le bombardement de Kunduz de « grand crime » en invoqant les « droits de l’homme », alors qu’eux-mêmes n’y ont pas montré leur attachement à l’époque où ils étaient au pouvoir à Kaboul.

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