Corée du Nord : C’est la phase finale

Comme Zone Militaire l’a souligné le mois dernier, le régime de Pyongyang a l’art d’alterner le chaud et le froid. Après plusieurs gestes d’apaisement à l’intention de leur voisin du sud et des Etats-Unis, les Nord-Coréens ont annoncé, le 4 septembre, avoir atteint la dernière phase de leur programme d’enrichissement d’uranium, ce qui leur permettrait, du moins en théorie, de fabriquer des armes nucléaires, dont certaines seraient même en cours de développement avec du plutonium.

« Nous avons procédé avec succès à l’expérimentation du processus d’enrichissement d’uranium » a ainsi déclaré le représentant de la Corée du Nord auprès des Nations unies. « Nous sommes prêts à la fois au dialogue et aux sanctions (…), nous ne nous sommes jamais opposés à une dénucléarisation de la Péninsule (…) Tout dépend de la politique nucléaire américaine vis-à-vis de la Péninsule » a-t-il ecore ajouté.

Et comme le hasard fait bien les choses, cette déclaration a été faite la veille du déplacement à Séoul de Stephen Bosworth, l’envoyé spécial américain pour la Corée du Nord, et donc en charge du dossier nucléaire. La manoeuvre de Pyongyang est claire : il s’agit de mettre la pression sur Washington afin de négocier bilatéralement avec les Etats-Unis et non plus dans le cadre des pourpalers à six, qui réunissent en plus la Corée du Sud, le Japon, la Russie et la Chine, ces deux derniers pays étant pourtant les plus indulgents, à des degrés divers, aux Nord-Coréens.

Quoi qu’il en soit, l’existence de cette filière d’enrichissement de l’uranium en Corée du Nord était soupçonnée depuis au moins octobre 2002 par Washington, sur la base d’éléments indiquant que Pyongyang aurait acheté le matériel nécessaire auprès du Pakistan. Depuis, les certitudes s’étaient muées en doutes, exprimés en février 2007 par un responsable du renseignement américain devant la Commission des forces armées du Sénat.

Ce n’est qu’en avril 2009 que la Corée du Nord a annoncé la mise en route de son programme d’enrichissement de l’uranium. Jusqu’à présent, Pyongyang n’a utilisé que du plutonium pour réaliser ses deux essais nucléaires. Ces derniers ont d’ailleurs été confirmés par le Service de contrôle spécial du ministère russe de la Défense.

Pour celui qui a été mené le 25 mai dernier, et qui a valu au Nord-Coréens le renforcement par l’ONU des sanctions qui leur étaient jusque-là imposées, « la puissance de charge nucléaire, qui a explosé à 80 km au nord-ouest de Kilchu, oscillait entre 10 et 20 kilotonnes » a affirmé, à un quotidien, le général Vladimir Verkhovtsev, le chef de la 12e direction générale du ministère russe de la Défense.

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