La FINUL rempile une année de plus

Déployée dans le pays depuis 1978, la Force intérimaire de l’ONU au Liban (FINUL) s’est vue confier un mandat élargi avec la résolution 1701, adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU au moment du conflit de l’été 2006 entre Israël et le Hezbollah, la milice chiite, afin de faire cesser les combats entre les deux belligérants. Concrètement, la mission de la Finul est de faire respecter l’intégrité d’une zone tampon entre le Liban et l’Etat hébreu en coopération avec l’armée libanaise.

Ce mandat donné à la FINUL devait expirer ce 31 août. Finalement, il a été prolongé d’un an de plus, suite à l’adoption, à l’unanimité des quinzes membres du Conseil de sécurité, de la résolution 1884, rédigée par la France.

Cependant, le Conseil de sécurité s’est inquiété de plusieurs violations de la résolution 1701 de 2006, notamment en raison de la présence de « biens ou d’armes non autorisées » entre la Ligne Bleue, qui sépare le Liban et Israël, et le fleuve Litanie, c’est à dire à l’intérieur de cette zone tampon que la FINUL a pour mission de préserver. Le 14 juillet dernier, l’explosion d’une cache de munitions dans le village de Kherbit Slem avait permis de mettre la main sur des armes interdites appartenant selon toute vraisemblance au Hezbollah.

Mais Israël n’est pas en reste non plus, comme l’a également souligné le Conseil de sécurité, qui a cité les violations de l’espace aérien libanais par des appareils de l’aviation israélienne ou encore l’occupation, par Tsahal, d’une partie du village de Ghajar, situé au bord de la Ligne Bleue, en territoire libanais, où une clôture a été érigée afin d’empêcher les infiltrations de militants du Hezbollah.

La mission de la FINUL, à laquelle participent 1.500 militaires français, dont 1.300 appartiennent à la 3e Brigade mécanisée, n’est pas aisée, dans la mesure où il est nécessaire de maintenir de bons rapports à la fois avec les Israéliens, le Hezbollah et la population civile de la région, acquise dans sa majorité à la cause de la milice chiite en raison de son réseau caritatif.

Dans l’ensemble, les relations avec les civils sont assez bonnes, en raison notamment d’opérations humanitaires menées par le FINUL mais aussi du poids économique qu’elle représente. Cependant, un rapport des Nations unies, publié le 29 juin dernier, faisait part d’une « augmentation relative de cas de civils, pour la plupart des enfants et des jeunes, qui lancent des pierres contre les patrouilles. » Dans le cadre de l’enquête ouverte suite à l’explosion de Kherbit Slem, 14 casques bleus – dont 9 soldats français – avaient été blessés, en juillet, par des projectiles lancés par une dizaine de personnes.

Autre danger auquel les militaires de la FINUL doivent faire face : le risque d’attentat. Toujours en juillet dernier, les autorités libanaises avait annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste du Fatah al-Islam, un groupe proche d’al-Qaïda, qui s’apprêtait à commettre des actions contre les casques bleus. En juin 2007, six soldats de la FINUL (3 Espagnols et 3 Colombiens) avaient été tués par l’explosion d’une voiture piégée.

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