Récit d’une évasion

On en sait un peu plus sur l’évasion de l’agent français retenu en otage depuis le 14 juillet par les miliciens du Hezb al-Islam, un parti islamiste dirigé par Cheikh Hassan Dahir Aweys qui s’oppose au gouvernement de transition somalien. Il avait été enlevé, avec un collègue, par des hommes d’une milice dirigée par Ali Omar, l’actuel ministre de l’Intérieur. Au cours d’un concours de circonstances, les deux Français tombèrent séparément entre les mains de deux groupes islamistes différents.

Ainsi, ce conseiller du ministère de la Défense, en fait un agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), prétend s’appeler « Marc Aubrière ». Il a expliqué, notamment à la BBC et à RFI, les conditions de sa détention et les circonstances qui lui ont permis de fausser compagnie à ses gardiens.

« Mardi soir, aux environs de minuit, j’ai profité du sommeil de mes géôliers fatigués par le ramadan. J’ai vu que ma cellule était mal fermée alors je me suis fait la belle sans violence. De toute façon, si j’avais tiré un coup de feu, d’autres gardes m’auraient descendu. Puis j’ai marché dans la nuit pendant près de cinq heures en me guidant avec les étoiles pour rejoindre la zone que j’espérais atteindre » a-t-il dit au micro de RFI. « Mogadiscio, la nuit, est déserte et les seuls hommes que l’on croise sont armés. On m’a tiré dessus, j’ai couru, je me suis caché et par chance, on m’a raté », a-t-il poursuivi.

Désormais de retour en France, « Marc Aubrière », qui sera prochainement « débriefé » par ses collègues de la DGSE, est également revenu sur ses jours de captivité. « Je vais bien et même si mon mois et demi de détention a été horriblement long, j’ai été bien traité, je n’ai subi aucune torture, aucun simulacre d’exécution » a-t-il confié à RFI. Quant à son collègue, aux mains des milices Shebab, proches d’al-Qaïda, l’agent français s’est dit « inquiet » sur son sort.

Un des reponsables de ce mouvement radical a une nouvelle fois fait part de leur intention de juger leur otage pour espionnage, selon les principes de la charia (loi islamique). « Nous savons que l’autre agent secret français a recouvré la liberté sans être jugé mais je vous dis que celui que nous détenons attend toujours qu’un tribunal islamique décide de son sort, comme nous l’avons précédemment annoncé » a-t-il ainsi déclaré à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat. « Il ne peut pas s’échapper. Nous le détenons dans un endroit très bien gardé et il n’a que très peu de chance de s’enfuir » a-t-il encore poursuivi.

Ci-dessous : Le témoignage de l’agent français, au micro de la BBC

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