Souci d’inventaire pour l’armée britannique

L’armée britannique a souvent été prise en exemple par le ministre de la Défense, Hervé Morin, pour expliquer la nécessité de réformer l’outil militaire français pour l’adapter aux menaces et aux défis posés par le monde actuel. Seulement, tout n’est pas aussi idyllique qu’il n’y paraît, même si les moyens des forces armées d’outre-Manche sont comparables à ceux affectés à leurs homologues françaises.

Et là, c’est un problème de gestion qu’a mis au jour le National Audit Office, l’équivalent de la Cour des comptes. Cet organisme a en effet refuser d’approuver les comptes du ministère de la Défense britannique (MoD) au prétexte que la trace d’un sixième des matériels militaires du pays a tout simplement disparu.

En d’autres termes, il manquerait pour 7,6 milliards d’euros (soit 6,6 milliards de livres) d’équipements divers et variés, qui vont des simples lunettes de vision nocturne, aux armes légères et même jusqu’aux… char et autres véhicules blindées. Ce qui est particulièrement délicat au moment où les critiques portant sur le manque de matériels pour les soldats britanniques engagés en Afghanistan – où ils ont perdu plus de 200 des leurs – se font entendre dans le débat politique.

« Si vous ne savez pas ce que vous avez, comment pouvez-vous savoir ce dont vous avez besoin » a lancé Liam Fox, le porte-parole du Parti conservateur pour les questions de défense. « Comment peut-on prendre des décisions budgétaires sensées en l’absence d’informations aussi élementaires » a-t-il également demandé.

Cependant, le MoD a relativisé la portée de cette information, dévoilée par le Financial Times. Ainsi, il ne s’agirait que de « problèmes comptables », les équipements n’étant pas « physiquement perdu ». Le quotidien britannique apporte toutefois une explication à cette affaire. La raison serait en fait due à la pression qu’exerce les opérations militaires en Afghanitan : les troupes qui y sont déployées n’auraient ainsi pas renvoyé en temps voulu l’inventaire annuel des matériels qu’elles utilisent.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]