Violents combats contre le groupe Abu Sayyaf aux Philippines

L’armée des Philippines, soutenue et conseillée par 600 militaires américains depuis 2002, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, mène actuellement une vaste offensive contre le groupe islamiste et séparatiste Abu Sayyaf, notamment sur l’île de Basilan.

Le mouvement Abu Sayyaf a vu le jour en 1991, lors d’une scission avec le Front Moro de Libération nationale (MNLF). Il s’est surtout fait connaître lors de l’affaire des otages de Jolo, qui avait été réglée, à l’époque, grâce à une médiation du colonel Khadafi, le chef d’Etat libyen alors en quête de rédomption. Depuis, l’enlèvement d’Occidentaux et de chrétiens, dont la libération dépend du versement d’une rançon, reste sa principale activité. Toutefois, le groupe a revendiqué l’attentat contre un ferry, en 2004, qui avait tué 116 personnes.

Cette organisation terroriste, surtout implantée dans le sud des Philippines, demande la création d’un Etat islamique dans sa zone d’opérations qui couvre les îles de Jolo, Basilan et Mindanao. Fort de 2.000 membres – mais dont 200 seulement constituent un noyau actif – Abu Sayyaf entretient des liens avec al-Qaïda. Des contacts ont en tous les cas été établis avec Ramzi Youssef, impliqué dans le premier attentat contre le World Trade Center en 1993, et Khalid Shaikh Mohammed, présenté comme étant le cerveau des attaques du 11 septembre 2001. Par ailleurs, le groupe est en relation avec la Jemaah Islamiyah, une organisation islamiste active en Indonésie et responsable des attentats de Bali en octobre 2002.

La semaine passée, l’armée philippine a donc intensifié ses actions contre Abu Sayyaf. De violents combats ont eu lieu le 12 août dernier, vers la localité de Ungkaya Puka, située sur l’île de Basilan. « Nous avons lancé une opération décisive visant le principal centre d’entraînement d’Abu Sayyaf (…) mais nous nous sommes heurtés à une forte résistance », a expliqué un général philippin.

Au cours des huit heures qu’a duré l’attaque du camp d’Abu Sayyaf par les forces gouvernementales, 30 rebelles et 23 militaires ont été tués. A l’issue de la bataille, les soldats philippins ont saisi des bombes artisanales prêtes à l’emploi, ainsi qu’une douzaine d’armes à feu, sans que le type ait été précisé. Des combattants islamistes ont par ailleurs réussi à prendre la fuite et à disparaître dans la jungle.

Bien que le Ramadan va débuter le 22 août prochain, le secrétaire philippin à la Défense, Gilbert Teodoro Jr, a assuré qu’il n’est pas question d’arrêter les opérations en cours contre Abu Sayyaf pendant ce mois de jeûne qui vient pour les musulmans – et a fortiori pour les islamistes.

Depuis 2002, et en neutralisant notamment plusieurs de ses responsables, l’armée philippine a remporté plusieurs succès contre le groupe terroriste, sans pour autant en venir à bout.

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