Mort du chef des taliban pakistanais
Selon Islamabad, plusieurs éléments indiquent qu’un des chefs des taliban pakistanais, Baïtullah Mehsud, a été tué lors d’un raid aérien américain, mené dans les zones tribales du nord-ouest du pays.
Annoncée il y a quelques heures par une responsable américain, le décès de Mehsud a été confirmé par Kafayat Ullah, un des commandants du Tehrik-e-Taliban (TTP). « Oui, des informations indiquant qu’il est mort nous parviennent » a commenté Rehman Malik, le ministre pakistanais de l’Intérieur, à la chaîne de télévision privée Geo. « La bonne nouvelle, c’est que cette information provient de son groupe » a-t-il poursuivi, tout en se montrant toutefois prudent en l’absence de « preuves solides ».
Âgé d’environ 35 ans, Baïtullah Mehsud était accusé d’avoir lancé, à partir de juillet 2007 et l’assaut lancé par les forces de sécurité contre les islamistes de la Mosquée rouge à Islamabad, la vague d’attentats suicides qui a fait plus de 2.000 tués dans tout le Pakistan. Il était en outre soupçonné d’avoir été impliqué dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre pakistanais, Benazir Buttho.
Aussi bien les Etats-Unis que le Pakistan voulaient mettre Baïtullah Mehsud hors d’état de nuire, les premiers ayant proposé une prime de 5 millions de dollars, et les seconds de 615.000 dollars, pour sa capture, mort ou vif. Le bombardement qui a causé la disparition du chef taliban – si cette dernière est confirmée – est donc un succès, aussi bien pour Washington que pour Islamabad. Présenté comme étant la « racine du mal » par les autorités pakistanaises, l’élimination de Baïtullah Mehsud étaient un objectif prioritaire pour ces dernières.
Depuis quelques semaines, les frappes aériennes, réalisées avec des drones, visent essentiellement le Waziristan-Sud, une zone tribale pakistanaise qui héberge de nomreux camps islamistes et qui est à la fois le fief de la tribu des Mehsud et celui du TTP. Ainsi, la seconde épouse du chef taliban a été tuée, le 5 août, par un missile américain qui visait précisément Baïtullah Mehsud. Et c’est probablement lors de ce raid aérien qu’il aurait perdu la vie.
Par ailleurs, et selon la radio publique américaine NPR, qui s’est appuyée sur les propos d’un responsable du renseignement, Saad ben Laden, un des fils du chef d’al-Qaïda, aurait également péri dans un bombardement au Pakisan au début de cette année. Cette information serait fiable à 80-85%.
Arrêté en Iran en 2003 et placé en résidence surveillée, Saad ben Laden « s’en serait échappé ou en aurait été libéré », d’après Mike McConnell, l’ancien directeur des services de renseignements américains. Son rôle au sein d’al-Qaïda n’est cependant pas très bien établi. Le responsable interrogé par NPR a même estimé qu’il n’aurait eu aucune responsabilité importante au sein du réseau terroriste alors qu’au contraire, pour le Trésor américain, qui a gelé ses avoirs aux Etats-Unis, Saad ben Laden « a pris des décisions importantes pour al-Qaïda (…), qu’il dirigeait depuis l’Iran ».
