Le Venezuela et la Russie se rapprochent militairement

Oeil pour oeil, dent pour dent. Etant donné que l’élargissement de l’Otan à l’est de l’Europe, c’est à dire à ses frontières et surtout dans son ancien pré-carré, et l’extension du bouclier antimissiles américain en Pologne et en République Tchèque sont considérées comme des menaces par les autorités russes, Moscou a donc fait le nécessaire pour avoir un pied à terre aux portes des Etats-Unis, c’est à dire en Amérique du sud, et plus précisément au Venezuela.

En effet, depuis quelques années, Caracas a pris l’habitude d’équiper ses forces armées avec du matériel russe. Ainsi, entre 2005 et 2007, le Venezuela a dépensé une partie de sa rente pétrolière, soit 4,4 milliards de dollars, pour acheter, entre autre, 24 avions de chasse Sukhoï, 50 hélicoptères de combat et 100.000 kalachnikov.

Par ailleurs, le Venezuela a mis des terrains d’aviation à la disposition des bombardiers russes et les marines des deux pays ont mené, en novembre dernier, des manoeuvres militaires conjointes en mer des Caraïbes. Et pour parachever ce rapprochement, Moscou et Caracas ont signé, le 27 juillet, un accord de coopération militaire selon lequel les armées russes et vénézueliennes vont intensifier leurs échanges. Le texte prévoit également l’organisation d’exercices militaires conjoints, le transfert de technologie et aussi la vente d’armes.

Outre leur coopération militaire, les deux pays ont également renforcé leurs liens énergétiques, avec la création de deux sociétés de services on pétroliers et gaziers. La Russie et le Venezuela s’étaient déjà mis d’accord en mars dernier pour exploiter le pétrole dans la région de l’Orénoque, avec un objectif de production de un million de barils par jour, les réserves pétrolières prouvées du pays étant, pour l’instant, estimées à 142,31 milliards de barils.  Enfin, ces accords prévoient aussi une coopération « dans le domaine nucléaire à des fins pacifiques ».

Depuis qu’il est au pouvoir, Hugo Chavez cherche à étendre en Amérique latine son concept de révolution bolivarienne. Plusieurs chefs d’Etat du continent l’ont ainsi rejoint (Nicaragua, Bolivie) où ont été tentés de le faire (Honduras). La politique étrangère du président venezuelien étant hostile aux Etats-Unis, ce rapprochement avec Moscou est somme toute logique.

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