Hausse des attaques contre les Français en Afghanistan

Les faits donnent raison au chef d’état-major des armées (CEMA), le général Jean-Louis Georgelin. Le 14 juillet dernier, ce dernier estimait que « l’été sera chaud » en Afghanistan, à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 20 août prochain.

Depuis le 1er janvier de cette année, plus de 215 soldats étrangers ont perdu la vie en Afghanistan. Et même si il n’est pas encore terminé, le mois de juillet est d’ores et déjà le plus meurtrier pour les forces internationales depuis 2001, avec plus de 60 tués dans leurs rangs. Il faut dire que deux opérations militaires de grande ampleur, l’une menée par les Américains, l’autre par les Britanniques, sont actuellement en cours dans la province du Helmand, bastion de l’insurrection talibane, ce qui explique en partie la hausse de ces pertes.

Outre-Manche, le nombre de soldats britanniques tués sur une aussi courte période a fait l’objet d’une polémique concernant le niveau d’équipement des forces et le manque d’hélicoptères pour assurer les missions de soutien et de reconnaissance.

La principale menace pour les soldats de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) ou d’Enduring Freedom est constituée par les engins explosifs improvisés (IED), posés sur les bords des routes par les insurgés.

Pour le général Georgelin, le recours aux IED « montre qu’il n’y a pas d’armée talibane constituée et capable de manoeuvrer ». Seulement voilà, ces explosifs improvisés ont causé la majeure partie des pertes des forces alliées, d’où la nécessité de disposer d’hélicoptères en nombre suffisant afin d’augmenter la flexibilité tactique et rendre ainsi les mouvements imprévisibles pour les insurgés.

Le contingent français n’échappe pas à cette menace et, plus généralement, à cette flambée de violence. Depuis le 21 juillet, où un VAB sanitaire a été touché par un IED dans la province de Wardak, où est déployée une équipe d’instructeurs dans le cadre du dispositif OMLT (Operationnal Mentoring Liaison Team), pas moins de 7 attaques ont visé ou impliqué les militaires français.

Ainsi, dans la même semaine, leurs installations ont été la cible, à quatre reprise, de tirs d’obus de mortier et de roquettes dans le Wardak et le Logar. Et par deux fois, ils ont été attaqués en Kapisa. Le dernier accrochage a eu lieu le 27 juillet dernier, lors de la reconnaissance d’un bureau de vote. Là, les 250 militaires français du détachement et leurs homologues afghans ont essuyé des tirs de mitrailleuses et de roquettes de la part d’une cinquantaine d’insurgés.

Hormis l’attentat contre le VABSAN, qui a fait trois blessés, rapatriés depuis en France et dont deux sont encore hospitalisés, ces attaques n’ont pas fait de victimes dans les rangs français. Même si il règne un relatif silence à ce sujet, les patrouilles françaises sont régulièrement visées par les IED. On compte, à ce jour, une dizaine d’attaques de ce type contre les Véhicules de l’avant-blindé (VAB), qui, sans faire l’objet d’un renforcement particulier comme les MRAP américain, par exemple, se révéle suffisamment protecteur pour ses occupants. Ainsi, le 20 juin dernier, un VAB en a fait les frais dans la province d’Uruzgan. Deux chasseurs alpins qui se trouvaient à bord ont été légérement blessés. Et il y encore une quelques de jours, un autre véhicule du même type en a fait l’expérience en Kapisa, sans qu’il y ait de blessés.

Depuis l’embuscade d’Uzbeen, en août 2008, au cours de laquelle 10 militaires ont perdu la vie, des efforts concernant la préparation mais aussi et surtout pour la protection des forces projetées ont été accomplis. Ainsi, des hélicoptères – dont 3 Tigre récemment – ont été déployés, de même que des systèmes de drones (SDTI, SDIM) pour le renseignement. Prochainement, 8 « Camions équipés d’un système d’artillerie » (CAESAR), équipés par un canon de 155 mm, vont rejoindre les bases avancées (FOB) en Surobi et en Kapisa.

Cela étant, depuis l’engagement de la France en Afghanistan, 27 militaires français ont été tués et 380 ont dû être rapatriés pour des raisons sanitaires, dont 60 en urgence.

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