Feu près de Marseille : Un légionnaire suspendu

L’important incendie qui a ravagé 1.100 hectares dans les Bouches-du-Rhône a été maîtrisé par les marins-pompiers de Marseille alors que les flammes s’appochaient aux portes de la cité phocéenne.

Selon toute vraisemblance, ce feu, se serait propagé à partir du camp militaire de Carpiagne, dans l’après-midi du 22 juillet. Il aurait été causé par des tirs de munitions traçantes de calibre 5,56, effectués à l’occasion d’un exercice impliquant une section du 1er régiment Etranger d’Aubagne. Le chef de cette dernière, un adjudant d’un quarantaine d’années dont l’identité n’a pas été communiquée, a été suspendu de ses fonctions.

« Il est avéré que l’emploi de munitions traçantes a été utilisé en infraction formelle aux consignes qui ont été données. En conséquence, le chef d’état-major de l’armée de Terre a d’ores et déjà pris une décision conservatoire de suspension de ses fonctions du cadre responsable » a déclaré le colonel Benoît Royal, le chef du Service d’information et de relations publiques de l’armée de Terre (SIRPA Terre).

Pour déterminer les circonstances exactes de ce départ de feu, une enquête de commandement a été ouverte, parallèlement à celle menée par la gendarmerie d’Aubagne, saisie par le parquet militaire de Marseille. Ainsi, les gendarmes se sont rendus au camp militaire de Carpiagne, où est d’ailleurs stationné le 1er-11e Régiment de Cuirassiers, afin de reconstituer le scénario de l’entraînement et de vérifier la réglementation en vigueur sur le champ de tir ainsi que les circulaires émises par le commandement.

Une autre équipe de gendarmes s’est quant à elle déplacée au quartier Viannot, le siège de la Légion, à Aubagne, pour y saisir les douilles utilisées au cours de l’exercice en cause.

Cela étant, le préfet de région, Michel Sappin, qui s’est dit « excédé », s’est fendu d’un commentaire sans nuance, en dénonçant « l’imbécilité du geste » de la section de légionnaires. « L’an dernier, c’était la même chose près du camp de Canjuers (Var), ça avait été le plus grand feu de l’été » a-t-il déclaré.

Le sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a quant à lui parlé de « stupidité incroyable ». « Personnellement, je ne pense pas qu’il soit utile de faire des exercices militaires avec 32 degrés de chaleur et du vent, c’est vraiment quelqu’un qui ne doit pas être d’ici qui a donné ces instructions » a affirmé l’élu marseillais. « Je me suis entretenu ce matin avec le ministre de la Défense des suites à donner (ndlr: à la suspension du sous-officier de la Légion), je souhaite que l’armée donne un coup de main pour le rétablissement d’une bonne situation » a encore indiqué Jean-Claude Gaudin.

Le chef de section suspendu, par ailleurs bien noté et expérimenté, devrait être mis en examen pour « incendie volontaire susceptible d’avoir été commis par négligence » et destruction de biens par substance incendiaire.

NB: Dans le cadre du plan Héphaïstos, près de 300 militaires issus des trois armées sont mobilisés depuis le 30 juin, pour épauler la sécurité civile dans sa mission de lutte contre les incendies, dans le Sud de la France.

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