Pas de levée du secret défense pour l’affaire de Bouaké

Le samedi 6 novembre 2004, l’aviation loyaliste ivoirienne, composée par deux Sukhoï Su-25 de fabrication russe et pilotés par des mercenaires biélorusses, a bombardé un camp de l’armée française à Bouaké. Bilan : 9 militaires français du RCIM, du 2e RIMa et du 515e RT ainsi qu’un humanitaire américain sont tués. Le raid a également fait une trentaine de blessés.

Suite à ce bombardement, des violences ciblant les Européens, et plus précisément les Français, éclatent, ce qui oblige le dispositif de l’opération Licorne et les forces spéciales à intervenir pour évacuer les civils vers la France.

Depuis, afin d’éclaircir les dessous de cette affaire, une information judiciaire a été ouverte pour « assassinats, tentatives d’assassinats, destructions ». Le juge d’instruction au Tribunal aux armées de Paris (TAP), en charge de ce dossier, Florence Michon, a demandé au président Sarkozy, le 27 mars, la levée du secret défense pour 14 documents de l’Elysée ayant un rapport avec ce drame.

Ainsi, le 5 mai, le président de la République a saisi la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN). Et cette dernière refusé d’accéder à la requête du juge d’instruction. Il revient maintenant au chef de l’Etat de suivre ou non cet un avis daté du 18 juin, publié seulement la semaine dernière au Journal Officiel.

Par ailleurs, la CCSDN a en revanche rendu un avis favorable pour la déclassification des documents du ministère de la Défense concernant l’affaire du Tanit, ce voilier capturé par des pirates au large de la Somalie. Son skipper, Florent Lemaçon, avait été tué lors de l’opération visant à libérer les occupants du bateau, dans des circonstances qui ne sont pas encore clairement établies actuellement. Parmi les 5 preneurs d’otages, deux y avaient également perdu la vie et les autres ayant été capturés puis ramenés en France afin d’y être jugés.

La demande de levée du secret défense porte sur un compte-rendu d’une dizaine de page du commandement des commandos marine, une fiche chronologique des opérations et un CD-ROM de photographies. Elle a été adressée au ministre de la Défense le 4 juin dernier par le vice-président doyen au tribunal de grande instance de Rennes, qui est le juge coordinateur de l’information judiciaire ouverte sur ce drame.

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