La France muscle sa cyberdéfense

Le risque d’une attaque informatique d’une grande ampleur visant les systèmes numériques des services de l’Etat avait été souligné par le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, publié en juin 2008. Cette menace est d’autant plus importante que l’usage des technologies de l’information s’est considérablement développé au cours de ces dernières années.

« Le réseau Internet devra être considéré comme une infrastructure vitale et un effort important devra être mené pour améliorersa résilience » pouvait-on y lire.A ce titre, les auteurs du document avaient recommandé l’acquisition par la France de capacités de défense informatique et de détection de « cyber-attaques ».

Avec le décret n’°2009-834 du 7 juillet 2009, c’est désormais chose faite. En effet, et alors que les Etats-Unis vont mettre en place un commandement spécial pour faire face aux menaces cybernétiques à l’automne prochain, la France a créé l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).

Cette nouvelle structure remplace la Direction centrale de la sécurité des systèmes d’information (DCSSI), en service depuis juillet 2001. Placée sous la responsabilité du Premier ministre, via le Secrétariat général de la Défense nationale (SGDN), les missions de l’ANSSI consisteront à prévenir les menaces de cyber-attaques, en réalisant une veille permanente des réseaux sensibles, à développer des systèmes de défense, à conseiller et à soutenir les administrations et les entreprises des secteurs stratégiques et à informer le grand public des risques avec un site Internet, appelé à devenir une référence en matière de sécurité informatique.

L’ANSSI, qui sera dirigée par Patrick Pailloux, un polytechnicien de 33 ans, disposera d’un « Comité stratégique de la sécurité des systèmes d’information », dans lequel siègeront le chef d’état-major des armées (CEMA), le délégué général à l’armement, ainsi que les directeurs de la DGSE et de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Pour mener à bien ses missions, l’agense aura un budget annuel de 90 millions d’euros et un effectif de 250 spécialistes, contre 110 pour l’ancienne DCSSI.

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