La carrière exemplaire du capitaine de corvette Delarue

Un rapport du Conseil d’analyse stratégique (CAS), remis récemment au gouvernement, démontre la panne de l’ascenseur social en France. Ainsi, selon le document, entre 22 et 25% des personnes âgées entre 30 et 50 ans se situent à une échelle sociale plus basse que le ne l’étaient leurs parents. Pire encore, ce que l’on peut appeler un « déclassement » serait même « un phénomène en progression ».

Dans ces conditions, rares sont les institutions, qu’elles soient publiques ou privées, qui permettent à des individus de connaître une réelle progression sociale. Même si pour certains, cela ne semble pas aussi évident de prime abord, l’armée en fait partie. A condition, bien évidemment, de ne pas ménager sa peine pour y parvenir.

Le cas du capitaine de corvette Hubert Delarue est, de ce point de vue, exemplaire. En juin dernier, cet officier de marine a pris le commandement du Groupement de Fusiliers Marins de Brest (GFM), l’unité qui assure la protection de la base navale, de la base aéronavale de Landivisiau, des stations du Cranou et de Kerlouan et de la pyrotechnie de Saint-Nicolas, sans oublier trois sites sensibles en Nouvelle-Calédonie.

A première vue, un officier en remplace un autre. Rien que de très banal. Sauf qu’avant de devenir capitaine de Corvette, Hubert Delarue s’est engagé, en 1973, dans la Marine nationale avec le plus petit grade qui soit,  en entrant à l’école des Mousses de Brest, qui va d’ailleurs réouvrir ses portes en septembre prochain. A l’issue de sa scolarité, il choisit la spécialité de fusilier-marin avant d’être admis au Commando Trépel.

En 1977, il accède au rang d’officier marinier (l’équivalent de sous-officier) alors qu’il est affecté la base d’Aspretto, en Corse. Quelques années plus tard, le capitaine de corvette Delarue revient sur les bancs de l’école, celle des sports de Fontainebleau, pour y suivre des cours de moniteur. Ensuite, il intégre l’école des fusiliers-marins de Lorient avec l’intention d’obtenir son brevet supérieur.

En 1981, il est promu au grade de maître (sergent-chef) alors qu’il est affecté au Centre d’instruction navale de Saint-Mandrier. Ensuite, il retourne à l’Ecole interarmées des sports de Fontainebleau pour devenir moniteur chef. Premier-maître en 1985 (adjudant), il rejoint l’Ecole polytechnique de Palaiseau puis revient une nouvelle fois à l’Ecole des fusiliers marins en qualité d’instructeur d’un cours à l’intention d’élèves officiers.

Promu maître principal (adjudant-chef) à l’âge de 33 ans, il est admis en septembre 1991 à l’Ecole militaire de la Flotte de Lanvéoc-Poulmic, après avoir réussi le concours des officiers spécialisés. Ensuite, le capitaine de corvette Delarue exerce plusieurs commandements (compagnie des fusiliers-marins de Lann-Bihoué en 1999, celle de l’Ile Longue en 2003). Il est aussi affecté au commando Hubert en 2001, à Toulon. En 2005, il devient le second de la base des fusiliers-marins et des commandos de Lorient, avant de diriger le département de la formation militaire et au commandement à l’Ecole navale deux ans plus tard et de prendre le commandement du GFM de Brest.

Photo : Commandos Marine à l’entraînement (c) Marine nationale

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