Vers un nouveau conflit entre la Géorgie et la Russie?

Depuis le 30 juin, le mandat des observateurs militaires non armés de l’Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE) a pris fin après 17 ans de présence en Géorgie. Depuis 1992, leur mission était de prévenur tout conflit concernant l’Ossétie du Sud, la région a proclamé son autonomie par rapport à Tbilissi et au sujet de laquelle Russes et Géorgiens se sont affrontés en août 2008.

En fait, la Russie s’est efforcée à éviter une nouvelle prolongation du mandat de l’OSCE, comme elle l’a fait également pour la mission des Nations unies en Abkhazie, autre province séparatiste géorgienne dont Moscou a reconnu l’indépendance l’an passé, en même temps que celle de l’Ossétie du Sud.

En fait de mission d’observation, il ne reste plus que celle de l’Union européenne, mise en place à l’issue du conflit Russo-Géorgien. Cependant, ses prérogatives sont limitées : l’accès aux deux territoires sépartatistes est interdit aux 225 observateurs qui la composent.

« Il est très regrettable que la mission de l’OSCE ait dû être fermée » a estimé le vice-ministre géorgien des Affaires étrangères, Alexandre Nalbandov, lors d’un entretien accordé à l’Agence France Presse, le 30 juin dernier. »C’est une politique délibérée de la Russie de priver la communauté internationale de savoir ce qui se passe dans les territoires occupés, au regard de la présence russe armée illégale en Abkhazie et en Ossétie du Sud, et des violations des droits de l’homme » a-t-il poursuivi.

Quoi qu’il en soit, le départ des observateurs de l’OSCE a coïncidé avec le début de grandes manoeuvres militaires russes aux frontières géorgiennes, comme cela avait été le cas, peu avant les hostilités de l’été dernier. Ainsi, ces dernières, appelées Kavkaz (Caucase) 2009, impliquent 8.500 hommes, 200 chars et 450 autres blindés. « Le but de ces exercices est d’établir l’état des capacités de combat et la mobilisation des troupes déployées dans le sud-ouest de la Russie » a justifié un porte-parole de l’armée russe, le lieutenant-colonel Andreï Bobroune.

Selon le ministère de la Défense, à Moscou, des forces sud-ossètes et abkhazes ont pris part à ces manoeuvres qui se sont terminées ce 6 juillet et qui se veulent, en quelque sorte, le pendant de celles organisées par l’Otan sur le territoire géorgien en mai dernier.

Cependant, ces deux élèments, c’est à dire la fin de la mission d’observation de l’OSCE et la tenue de ces exercices militaires à proximité des frontières géorgiennes, seraient le signe d’un nouveau conflit à venir entre Moscou et Tbilissi. C’est en tous les cas l’analyse d’un expert militaire russe, Pavel Fengelhauer, pour qui le Kremlin n’a pas renoncé à renverser le régime géorgien et de faire du pays une « confédération affaiblie et isolée ».

Ce qui est certain, c’est que la tension entre les deux pays n’a pas diminué depuis l’été dernier, la Géorgie accusant régulièrement la Russie de chercher à la destabiliser, comme par exemple lors de la mutinerie dans une caserne, près de Tbilissi, il y a quelques semaines.

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