La Marine canadienne veut se concentrer sur l’Arctique

Quand, le 1er juillet 1909, l’explorateur québécois Joseph-Elzear Bernier a proclamé la souveraineté du Canada sur les îles de l’Arctique, il ne se doutait pas que ce continent allait devenir aussi attractif en raison des richesses potentielles qu’il recèle et qui pourront être exploitées en raison du changement climatique. En effet,  ses fonds pourraient receler 13% des réserves de pétrole et 30% des réserves de gaz naturel non découverte de la terre.

Ces perspectives font que les Etats-Unis, la Norvège, le Danemark, la Russie et le Canada cherchent à préserver leur pré-carré sur le continent blanc, si ce n’est à étendre leur souveraineté à d’autres territoires. Et Ottawa et Moscou se disputent notamment la dorsale de Lomonossov, une chaîne de montagnes sous-marine située à 4.000 mètres de profondeur. Or, si cette dernière est une prolongation naturel du plateau continental canadien ou russe, l’un ou l’autre aura le droit d’exploiter les ressources naturelles de 200 à 350 milles, selon la Convetion des Nations unies sur le droit de la mer.

Pour la Russie, l’Arctique constitue une priorité car il s’agit pour Moscou d’en faire « une base stratégique de ressources » à l’horizon 2015. Cet intérêt marqué explique les vols réguliers de bombardiers russes au-dessus de l’Atlantique Nord et à proximité de l’espace aérien canadien, ce qui agace les autorités d’Ottawa.

Ces dernières entendent veiller jalousement sur les territoires qui leur appartiennent. Et pour cela, la Marine canadienne est en première ligne, d’autant plus qu’elle aura à surveiller de nouvelles routes maritimes, ouvertes grâce à la fonte des glaces.

Le nouveau chef des forces navales canadiennes, le vice-amiral Dean McFadden, qui a pris ses fonctions le 21 juin dernier, a confié à la Presse Canadienne que la Marine « est la meilleure gardienne des eaux arctiques », à condition de disposer d’une flotte correctement équipée.

En effet, les 12 frégates de la classe Halifax ainsi que les sous-marins de type Victoria recevront de nouveaux équipements dans les années qui viennent, pendant que les destroyers de commandement devraient être remplacés.

Les marins canadiens pourront également compter sur un nouvel hélicoptère, le CH-148 Cyclone, qui va remplacer les vieux Sea King, et sur des avions de surveillance stratégique terrestre et maritime CP-140 Aurora modernisés. Enfin, la Force maritime du Canada doit aussi remplacer ses navires ravitailleurs, en service depuis les années 1960, et se doter de six brise-glace, à l’instar des garde-côtes, afin de pouvoir patrouiller dans l’Arctique.

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