Accrochages en Kapisa

Les violences se sont multipliées au cours de ces dernières semaines dans l’est de l’Afghanistan. Ainsi, le 20 mai, un soldat et un « civil » américains ont été tués par l’explosion d’un engin explosif improvié (IED) au passage de leur véhicule sur l’axe Kaboul-Bagram, à une trentaine de kilomètres de la capitale afghane.

Plusieurs autres incidents ont eu lieu dans les autres provinces de l’est du pays. Le 2 juin, un attentat suicide commis près de la base de Bagram fait 6 morts parmi la population civile. Le même jour, dans la province de Paktya, huit agents privés de sécurité afghans ont péri lors de l’explosion d’un IED. « Les insurgés ont attaqué les gardes survivants après l’explosion mais n’ont pas réussi à en tuer plus » ont précisé les autorités locales. Toujours dans le même secteur géographique; un soldat américain et un interprète ont été tués par une embuscade montée par les insurgés.

Dans le province de Wardak, ce sont les forces américaines et afghanes qui ont pris l’initiative. Le 2 juin encore, 6 taliban suspectés d’avoir préparé de « multiples attaques armées et kamikazes » ainsi que des « enlèvements » ont été tués lors d’une opération conjointe. A la frontière pakistanaise, dans la province de Paktika, un raid de l’Otan a fait 6 morts dans les rangs des insurgés. Enfin, près de Kaboul, un autre frappe aérienne réalisée en appui aux troupes afghanes accrochées sur le terrain a tué 2 taliban.

Mais plusieurs attaques meutrières ont été menées par les insurgés dans la province de Kapisa, là où sont déployés le Groupement tactique interarmes (GTIA) français et des unités américaines. Un attentat kamikaze à la voiture piégée a visé, le 26 mai, un convoi militaire américain à Pul-i-Sayad, localité située près de Mahmoud Raki, la capitale provinciale. Trois soldats américains y ont perdu la vie, ainsi que trois civils.

L’attaque a été revendiquée par le Hezb-e-Islami, un mouvement dirigé par le chef de guerre Gubbuldin Hekmatyar. La province de Kapisa est d’ailleurs son bastion. Un temps aidé par la CIA pour combattre les Soviétiques, Hekmatyar a, depuis, fait allégeance à al-Qaïda. A l’automne 2008, il avait affirmé être l’instigateur de l’embuscade de la vallée d’Uzbeen, où dix militaires français avaient perdu la vie.

Deux jours plus tard, des éléments du GTIA Kapisa ont été pris à parti par un groupe d’insurgés lors d’une opération civilo-militaire, planifiée pour distribuer des denrées alimentaires et donner de soins médicaux à Jalokehl, à 3 kilomètres au nord de Tagab. La riposte de deux sections d’infanterie de la 2e compagnie du GTIA, ainsi que de leurs moyens d’appui, a contraint les assaillants à se replier. Un des leurs a été tué.

Enfin, le 4 juin, une bombe artisanale a explosé au passage d’un véhicule de l’armée américaine, alors en patrouille en Kapisa. Trois de ses occupants y ont perdu la vie. L’attaque a été suivie par des tirs à l’arme légère.

Photo : Tireur de précision français (c) EMA

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