Obama inspire les chefs d’al Qaïda

Le président américain, Barack Obama, doit prononcer, le 5 juin, un « discours de réconciliation des Etats-Unis avec le monde musulman » à l’université du Caire, en Egypte, le pays natal d’Ayman al-Zawahiri, le numéro 2 du réseau terroriste al Qaïda, dirigé par Oussama ben Laden. Et visiblement, l’Egyptien n’est pas sensible à la campagne de séduction du locataire de la Maison Blanche.

« Ô peuple et moudjahidine libres, justes et honorables d’Egypte, tenez-vous unis face à ce criminel » a ainsi déclaré Ayman al-Zawahiri dans un enregistrement sonore diffusé le 2 juin par un site Internet réputé proche d’al Qaïda. « Les messages sanglants ont été reçus et continuent d’être reçues et ils ne seront pas dissimulés par des campagnes de relations publiques ou des visites théâtrales ou des propos raffinés » a-t-il ajouté.

Pour Zawahiri, qui a cité le nom de l’assassin du président égyption Anouar el-Sadate (ndlr : il avait été mêmé au complot) et celui d’un des terroristes du 11 septembre 2001, le président Obama « est venu tenter de gagner, par ruse, ce qu’il n’a pu obtenir sur le champ de bataille lorsque les moudjahidines ont déjoué les projets des croisés de l’Amérique en Irak, en Afghanistan et en Somalie ».

En écho à son lieutenant, Oussama ben Laden a également enregistré un message, diffusé ce 3 juin par la chaîne de télévision Al-Jazira, le premier depuis mars dernier, où il avait appelé les radicaux islamistes somaliens à renverser le président Sharif Cheikh Ahmed, récemment mis en place à Mogadiscio. « Obama suit les pas de son prédécesseur dans sa politique d’hostilité à l’égard des musulmans (…) il pose ainsi les fondements à des guerres de longue durée » a ainsi déclaré le chef d’al-Qaïda. « Obama et son administration ont jeté les semences pour plus de haine et de volonté de revanche contre l’Amérique » a-t-il ajouté.

Puis ben Laden a évoqué les récents combat qui ont opposé l’armée pakistanaise aux taliban dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du pays, qui ont déplacé 2,5 millions de civils selon les Nations unies. Le Saoudien s’en est pris au président Pakistanais, accusé d’avoir « reçu avec son armée les ordre d’Obama pour empêcher les habitants de Swat d’appliquer la charia ».

« Que le peuple américain se prépare à continuer à cueillir les fruits de ce qui a été semé par les dirigeants de la Maison Blanche pendant les années et les décennies à venir » a encore menacé ben Laden.

Les déclarations des deux dirigeants d’al Qaïda visent donc à répondre à la campagne médiatique lancée par le président américain à l’égard des musulmans en général et du monde arabe en particulier. Il prononcera d’ailleurs son discours dans un pays où la pression islamiste – exercée par les Frères musulmans – est assez forte au point de conduire les autorités égyptiennes à mener une politique discriminatoire contre les Coptes.

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