Vague d’attentats au Pakistan

Depuis près d’un mois, 15.000 soldats de l’armée pakistanaise ont entrepris une vaste offensive contre les taliban dans la vallée de Swat, après l’avancée de ces derniers jusqu’à une centaine de kilomètres d’Islamabad. Des combats importants ont eu lieu dans la ville de Mingora, où les forces gouvernementales ont traqué maison par maison les combattants islamistes qui auraient pu s’y trouver.

Selon les bilans fournis par les militaires, 1.200 taliban auraient été tués au cours de l’opération. Les pertes de l’armée pakistanaise s’élèveraient quant à elle 80 hommes. Pourtant, la situation n’est pas encore stabilisée. Des coups de feu auraient  encore été récemment entendus  à Mingora, ville vidée de ses habitants et, ce 29 mai, la prise d’un bastion islamiste par les forces pakistanaises dans le district de Swat aurait fait 28 tués.

Par ailleurs, les combats auraient fait fuir de la région près de 2,4 millions de civils et les forces gouvernementales, peu au fait de la guerre contre-insurrectionnelle, ne font pas dans le détail quand il s’agit de bombarder un objectif.

Avant l’offensive de l’armée pakistanaise, il était estimé qu’entre 4.000 et 5.000 combattants taliban se trouvaient dans la vallée de Swat. Leur chef, le mollah Fazlullah, leur a ordonné, le 25 mai, « de cesser toute résistance à Mingora et ses environs pour soulager les habitants et éviter des pertes parmi les civils » tout en promettant de mener ailleurs la « guerre sainte ».

Les taliban pakistanais préférent en effet mener la bataille là où ils sont le plus à l’aise, c’est à dire sur le terrain du terrorisme. Depuis maintenant près de deux ans, les attentats qui leur ont été attribués ont fait plus de 1.900 morts.

Ainsi, la ville de Peshawar, dans le nord-ouest du pays, a été le centre de plusieurs attaques islamistes, le 28 mai au soir. Deux motos piégées ont explosé simultanément sur deux marchés de la cité, faisant 8 morts et une centaine de blessés.

Après ce double attentat, des accrochages à l’arme automatique ont opposés dans des ruelles, pendant plusieurs heures, les forces de l’ordre à des combattants islamistes. Deux d’entre eux ont été tués et deux autres faits prisonniers.

Pendant ce temps, deux policiers ont perdu la vie et 8 personnes ont été blessées dans l’explosion d’une voiture piégée conduite par un kamikaze. L’attaque visait un poste de contrôle routier situé à la périphérie de la ville.

A Dera Ismaïl Khan, à 300 km de là, un autre membre des forces de l’ordre ainsi qu’un civil ont été tué par une bombe cachée dans un véhicule à trois roues, à proximité d’un barrage routier.

Enfin, le Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), du chef tribal Baïtullah Mehsud, a revendiqué un attentat suicide commis la veille « en représailles à l’offensive de Swat », à Lahore, une mégalopole de 10 millions d’habitants.

Cette fois, ce sont les bureaux de l’Inter-Service Intelligence (ISI), le puissant service de renseignement pakistanais qui ont été visé, ainsi que des locaux de la police.

L’attentat a été commis par des hommes armées qui ont fait exploser une voiture piégée non loin des bâtiments de l’ISI et de la police. Au moins 24 personnes ont été tuées et 300 autres blessées. « Nous avons atteint la cible que nous visions depuis longtemps » a déclaré Hakimukkah Mehsud, un commandant taliban.

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