Nouvelles provocations de Pyongyang

La Corée du Nord a procédé aujourd’hui à son sixième tir de missile courte portée depuis le début de cette semaine. Ce lancement intervient alors que le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné l’essai nucléaire souterrain que Pyongyang a mené le 25 mai et qui pourrait lui valoir l’application de nouvelles sanctions à son encontre si un consensus se dégage sur un projet de résolution. Et cela n’est pas du goût du régime nord-coréen.

« Si le Conseil de sécurité de l’ONU nous provoque, de nouvelles mesures de légitime défense seront inévitables » a affirmé le ministre nord-coréen des Affaires étrangères, par un communiqué diffusé par l’agence officielle KCNA. « Tout acte hostile du Conseil de sécurité de l’ONU équivaudra à une rupture de l’armistice » a-t-il poursuivi, en faisant référence au texte de 1953 qui avait mis fin à la guerre de Corée. « Le monde verra bientôt comment notre armée et notre peuple se soulèvent face à l’oppression et au despotisme du Conseil de sécurité et font respecter leur dignité et leur indépendance » a-t-il ajouté.

Ces nouvelles menaces s’ajoutent à celles proférées contre la Corée du Sud, coupable aux yeux de Pyongyang d’avoir annoncé son adhésion à l’Initiative de Sécurité contre la Prolifération (PSI), qui prévoit notamment le contrôle des transports maritimes afin de lutter contre la prolifération d’armes de destruction massive et d’éléments permettant d’en développer. Et justement, il se trouve que la Corée du Nord est un des principaux exportateurs de technologies nucléaire et balistique…

Cependant, les Etats-Unis n’ont pas constaté, pour le moment, une activité particulière de l’armée nord-coréenne. « Je ne suis pas au courant de mouvements de troupes en Corée du Nord, tout du moins qui sortent de l’ordinaire » a confié Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense. « Je ne pense pas que nous ayons besoin de renforcer notre présence militaire dans le sud » a-t-il estimé. Actuellement, 28.000 soldats américains sont déployés en Corée du Sud.

« Nous n’avons aucune intention d’agir militairement contre la Corée du Nord, à moins qu’elle ne fasse quelque chose qui l’exige » a encore précisé Robert Gates, qui a toutefois assuré que « si les Nord-Coréens faisaient quelque chose d’extrêmement provocateur sur le plan militaire, les Etats-Unis ont les moyens d’y faire face. »

Pour le moment, et pour éviter un incident susceptible de mettre le feu aux poudres, les bateaux de pêches ont commencé à quitter la zone située près de la Ligne Maritime qui prolonge en mer la frontière entre les deux Corées. En 1999 et 2002, elle avait déjà été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les marines des deux frères ennemis de la péninsule.

Photo : Villa de Kim Jong-Il, le chef d’Etat nord-coréen (via North Korean Economy Watch)

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