Succès militaires en Afghanistan

Deux militaires britanniques de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS/ISAF), placée sous le commandement de l’Otan, ont perdu la vie, ce 28 mai. Le premier est décédé à l’hôpital de Birmingham, en Angleterre, après y avoir été admis pour de graves blessures reçues lors d’une explosion, il y a quelques jours, alors qu’il était en patrouille près de Lashkar Gah, dans la province du Helmand. Le second a été tué pratiquement dans les mêmes conditions, toujours dans le Helmand, près de Garmsir. Ces deux décès portent à 163 le nombre de militaires britanniques tombés depuis 2001 en Afghanistan.

L’avant-veille, trois soldats américains, appartenant également à l’ISAF, ont été tués par un attentat dans la province de Kapisa, dans l’est de l’Afghanistan, où un GTIA français est actuellement déployé. L’attaque a été revendiquée ultérieurement par Qari Mansoor, un porte-parole du Hezb-e-Islami, un mouvement islamiste proche d’al-Qaïda dirigé par Gubuldin Hekmatyar.

Ces attaques sont fréquentes dans le pays et les insurgés font parfois preuve d’audace, comme par exemple à Khost, dans l’est du pays, le 12 mai dernier, où ils attaqué des bâtiments officiels. « Plusieurs kamikazes ont visé simultanément les locaux du gouverneur et de la municipalité de Khost. Selon leur porte-parole, Zabihullah Mujahed, une trentaine de « combattants équipés de voitures piégées, de ceintures d’explosifs et d’armes à feu » ont réussi à s’infiltrer dans la ville. Le porte-parole de l’armée américaine a fait état de combats de rue entre les taliban et les troupes afghanes, appuyées par des forces de l’ISAF.

Cependant, les forces de sécurité afghanes et les troupes de l’Otan ainsi que celles de l’opération Enduring Freedom, ont souvent l’initiative contre l’insurrection. Ainsi, dans la nuit du 27 au 28 mai, la police afghane et l’armée américaine ont donné l’assaut à un camp de taliban situé dans le district de Wor Mamay, près des zones tribales pakistanaises qui servent de bases arrière aux insurgés.

« Lorsque les forces régulières ont approché, elles ont immédiatement été prises sous un feu nourri. Un certain nombre de kamikazes se sont fait exploser et il y avait des grenades installées autour du campement, prévues pour exploser si quelqu’un approchait » a commenté le colonel Julian, porte-paroles des forces militaires américaines en Afghanistan. Des hélicoptères de combat ont fourni un appui aérien aux troupes engagées dans le combat.

Selon Hameedullah Zhohak, le porte-parole de la province de Paktika, quatre véhicules, 27 motos, 30 lance-roquettes RPG ainsi que des armes légères ont été saisies. Aucune perte n’est à déplorer parmi les forces afghanes et américaines. En revanche, 34 insurgés ont été tués. Cette opération visait à mettre la main sur Sangeen (alias Fateh), « un commandant important du réseau Haqqani, responsable de nombreuses attaques dans l’est de l’Afghanistan » et du passage en Afghanistan « de centaines de combattants étrangers venus du Pakistan ».

Le réseau Haqqani, fondé par Jalaluddin Haqqani, un moudjahidin qui a combattu les Soviétiques dans les années 1980 avant de rejoindre les islamistes, serait désormais dirigé par ses fils Siraj (5 millions de dollars sont offert par les Etats-Unis pour sa capture), Naisruddin et Badruddin. Il rassemblerait aussi bien des combattants du mouvement taleb que des militants d’al-Qaïda.

Une semaine plus tôt, une autre opération a été menée conjointement par l’armée nationale afghane et les forces américaines, à Marja, situé à une quarantaine de kilomètres de Lashkar Gah, la capitale de la province du Helmand, dont la resource principale est la culture de l’opium (90% de la production mondiale). Cette fois, il s’est agi de porter un coup au trafic de drogue, dont les royalties, d’un montant de 100 millions de dollars, sont reversées aux taliban, ce qui leur permet de financer leur mouvement et l’insurrection.

L’intervention des militaires afghans et américains, au cours de laquelle une soixantaine de talibans ont été tués, a permi de saisir des armes mais surtout 92 tonnes d’opium, ainsi que des produits chimiques destinés à la production d’héroïne et à la fabrication d’engins explosifs.

Photo : Marines américains dans la province du Helmand, en mai 2008 (c) DoD

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