Nouvel essai d’un missile iranien

Le président américain, Barack Obama, a affirmé, en début de semaine, qu’il demanderait des sanctions internationales plus lourdes à l’égard de l’Iran dans le cas d’un refus de Téhéran de négociations portant sur son programme nucléaire.

Alors que le locataire de la Maison Blanche souhaiterait que son offre de dialogue aboutisse avant la fin de l’année, l’Iran a réalisé, le 20 mai, un nouvel essai d’un missile sol-sol, d’une portée comprise entre 1.500 et 2.000 km, ce qui place Israël et le sud de l’Europe sous une éventuelle menace iranienne.

« Le ministre de la Défense m’a informé que le missile Sejil-2, qui a une technologie avancée, a été lancé depuis Semnan et a atteint sa cible avec précision » a déclaré le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, au cours d’un déplacement.

Contrairement aux tests de missiles effectués en juillet 2008 par Téhéran, qui avait diffusé à l’époque des photos truquées, le lancement du Sejil-2 est apparemment un succès, selon Washington. « Il y a des raisons de croire qu’il s’agit d’un missile balistique à moyenne portée » a précisé un responsable américain à l’Agence France Presse.

Du côté de l’armée américaine, ce nouvel essai n’a pas fait l’objet de commentaires particuliers. « Nous continuons de les voir développer des missiles balistiques » et « nous avons régulièrement exprimé nos inquiétudes vis-à-vis des efforts iraniens en matière de missiles » s’est borné à dire Bryan Whitman, un porte-parole du Pentagone.

« Au plan stratégique, ce nouveau tir de missile ne change rien pour nous, car les Iraniens avaient déjà testé un missile d’une portée de 1.500 km (ndlr : le Sejil, en novembre 2008) mais il devrait inquiéter les Européens » a déclaré Danny Ayalon, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères. « Les Iraniens tentent aussi de mettre au point un missile balistique d’une portée de 10.000 km qui pourrait atteindre la côte Est des Etats-Unis » a-t-il ajouté.

L’Iran dispose, dans son arsenal, de missiles Shahab-3, d’une portée d’environ 2.000 km, qui sont également susceptible de frapper Israël. Seulement, et selon l’avis d’experts, ces engins, dont la conception est dérivée d’un modèle nord-coréen, n’auraient pas la précision requise poir atteindre des objectifs déterminés.

Bien que Téhéran affirme que ses activités nucléaires ont une finalité civile, des questions se posent quant à l’utilité de mener ces programmes de missiles balistiques. Cité dans le rapport rendu par une mission parlementaire présidée par Jean-Louis Bianco, Olivier Caron, gouverneur pour la France auprès de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), estime que ces vecteurs « de 2.000 kilomètres de portée » sont « sans intérêt pour des charges conventionnelles » et sont « donc toujours liés aux armes de destructions massives ».

Et la dernière étude de l’EastWest Institute, publiée par des chercheurs américains et russes, n’est pas des plus rassurante quant à l’usage que pourrait faire Téhéran de ses missiles. Les auteurs du documents indiquent notamment que l’Iran serait en mesure de développer une bombe nucléaire rudimentaire dans trois ans au maximum, et une ogive pouvant être montée sur un missile cinq ans plus tard.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]