Vente du Rafale à la Libye : Motus!

Invité politique, ce 14 mai, de Christophe Barbier sur la chaîne de télévision LCI, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a fait le point sur les ventes d’armes françaises à l’étranger et a évoqué le dossier de l’avion de transport militaire européen A400-M. Il faut dire que sur les 10 minutes que dure l’entretien, seulement 3 ont été consacrées aux affaires de défense.

Concernant l’A400-M, qui a pris un tel retard par rapport au calendrier initial que certains pays clients songent à aller voir la concurrence, Hervé Morin a indiqué « tout » faire pour le sauver, estimant qu’il s’agir d’un « programme-phare » et « d’un symbole pour la construction de la défense européenne ».

Quant aux ventes d’armes, le ministre de la Défense a vanté les bons résultats obtenus par l’industrie française de défense. « Nous nous étions fixé en 2008 comme cap 6 milliards d’euros d’exportations, nous l’avons largement franchi, nous sommes à 6,3 milliards » a ainsi déclaré Hervé Morin, tout en rappelant les « contrats majeurs » passés récemment avec le Brésil, devenu partenaire stratégique de la France. « Nous avons des discussions extrêmement approfondies avec un certain nombre de pays qui, je l’espère, aboutiront dans les prochaines semaines » a-t-il poursuivi.

Et il sera notamment question de l’exportation de l’avion multi-rôles Rafale, conçu par Dassault Aviation. L’appareil est en lice pour tenter de remporter plusieurs appels d’offres et il paraît bien placé pour équiper les forces aériennes du Koweït et des Emirats arabes unis.

Mais c’est sur la question d’une éventuelle vente du fleuron français à la Libye que le ministre a tenu à être discret. En décembre 2007, le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, alors en visite officielle en France, avait manifesté son intérêt pour le dernier né des avions de combat du constructeur Dassault. « On est sur des des sujets dont moins on parle, mieux on se porte » a lancé Hervé Morin.

Cette discrétion, le ministre souhaite également l’étendre à l’ensemble des négociations portant sur les exportations françaises d’armement. « Cet effort-là, nous le faisons avec la discrétion qui s’impose puisque chaque fois que vous (ndlr: la presse) en parlez, vous favorisez la concurrence » a-t-il accusé. A charge aussi aux industriels français de la défense de prendre exemple sur leurs homologues étrangers – et notamment américains – qui n’hésitent pas à communiquer sur leurs produits.

Vidéo : Les sujets concernant la défense sont abordés à la 7e minute de l’entretien

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