Violentes journées en Afghanistan

Le 1er mai aura été une journée meutrière pour les forces multinationales déployées en Afghanistan. Ainsi, quatre militaires de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) et un autre appartenant à l’opération Enduring Freedom sous commandement américain, ont perdu la vie lors d’une attaque des insurgés dans l’est du pays .

« Les soldats ont été tués au cours d’un incident impliquant des tirs d’armes légères et de roquettes, au cours duquel les forces afghanes et internationales ont riposté et demandé un soutien aérien » a fait savoir par voie de communiqué les deux forces internationales. Un porte-parole de l’armée américaine, le capitaine Elisabeth Mathias, a indiqué que sur les cinq militaires tués, trois étaient américains et le général Juris Maklakovs, le commandant en chef des forces armées lettones, a admis la perte de deux de ses soldats.

La cible de l’attaque des insurgés était un avant-poste situé dans le district de Ghazi Abad, dans la province de Kunar. L’armée nationale afghane a quant à elle indiqué qu’elle avait perdu trois hommes dans le même secteur. Il s’agit de la journée la plus meutrière pour les forces internationales en Afghanistan, depuis l’embuscade de la vallée d’Uzbeen où dix militaires français avaient péri.

Par ailleurs, et avant l’attaque dans la province de Kunar, 17 insurgés ont été tués lors d’opérations menées conjointement par les troupes afghanes et occidentales dans le sud du pays, toujours en proie à l’instabilité. En effet, le 4 mai, un engin explosif improvisé (IED) déposé au bord d’une route s’est déclenché au passage d’un tracteur, dans la province de Zaboul. L’explosion a tué 12 civils, dont deux enfants et six femmes. La même journée, et dans le même district, deux taliban ont perdu la vie en manipulant un IED qu’ils cherchaient à dissimuler.

Toujours dans la même province, les insurgés ont attaqué le chantier d’un pont en construction, près de Qalat, la capitale provinciale. Là, ce snt six gardes de sécurité et deux civils qui en ont été les victimes.

Le mouvement taleb en Afghanistan, qui avait annoncé, la semaine passé, son intention de lancer l’opération « Nasrat » par des attentats suicides, est passé aux actes avec l’assassinat par un kamikaze – un adoloscent de 14 ans – du maire de Mihtarlam, la capitale de la province de Laghman. Trois gardes du corps et trois civils ont été également tués par l’explosion, selon un bilan donné par le ministère afghan de l’intérieur.

Mais les violences, qui concernaient jusque-là le sud et l’est du pays, se sont étendus à l’ouest, le 4 mai au matin, avec les attaques des villages de Grani et Ganjabad, situés dans le district de Bala Buluk, dans la province de Farah. Trois policiers afghans ont été tués et trois civils accusés de « travailler et espionner pour le compte du gouvernement » ont été publiquement exécutés par les taliban.

L’intervention de l’armée afghane, qui a bénéficié de l’appui aérien fourni par l’ISAF, aurait fait une trentaine de tués, dont des civils. Le gouverneur de la province, Rohul Amin, a expliqué que les taliban se sont abrités dans des habitations au moment des raids aériens.

Enfin, le gouvernement italien a exprimé son « profond regret » pour la mort d’une fillette de 12 ans, lors d’un incident impliquant ses soldats. En effet, des militaires italiens ont ouvert le feu sur une voiture qui précédait leur convoi, le 3 mai, dans l’ouest de l’Afghanistan. Le porte-parole des forces italiennes stationnées dans le pays a indiqué que le véhicule, roulant à une vitesse jugée excessive, n’aurait pas répondu aux sommations.

« Il y a une profonde tristesse, un pronfond regret pour ce qui est arrivé » a déclaré le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russe. « Mais malheureusement, des épisodes terribles comme cela ne peuvent être exclus lorsque l’on travaille dans une zone aussi complexe, dangereuse et difficile que l’est aujourd’hui l’Afghanistan » a-t-il poursuivi.

Selon les règles d’engagement, les soldats de l’Otan ont le droit de tirer des coups de sommation pour obliger un véhicule à obtempérer, voire à tirer directement si l’avertissement ne donne rien. Quoi qu’il en soit, une enquête sera ouverte pour déterminer les circonstances de l’incident.

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