L’armée pakistanaise tente de contenir les taliban

La vallée du Swat était par le passé un lieu touristique prisé au Pakistan, du moins jusqu’à une première insurrection inspirée par les islamistes, dans les années 1990. Le mouvement radical était alors dirigé par Sufi Mohammad. Arrêté en 2001 après avoir combattu en Afghanistan, ce dernier a été relâché l’année dernière par les autorités pakistanaises afin de calmer les ardeurs djihadistes de son gendre, Maulana Fazlullah, meneur d’un autre soulèvement islamiste dans la région.

Lié aux autres mouvements taliban et à al-Qaïda, Maulana Fazlullah a pris les armes après l’intervention musclée des forces de sécurité pakistanaises contre les occupants de la Mosquée rouge d’Islamabad en juillet 2007. Depuis, les radicaux islamistes n’ont cessé d’étendre leur emprise sur la vallée du Swat, à coup d’assassinats et d’exactions.

L’action des troupes pakistanaises qui y avaient été déployées n’ont rien pu faire. D’octobre 2007 jusqu’à l’accord – négocié par Sufi Mohammad – autorisant l’application de la charia (loi islamique) dans la région de Malakand (dont fait partie la vallée du Swat) en échange d’un cessez-le-feu, près de 1.200 personnes ont été tuées et entre 250.000 et 500.000 autres ont été déplacées.

Seulement, cet accord a été perçu par les chancelleries occidentales comme étant une capitulation d’Islamabad face aux taliban. Ces derniers ne sont pas privés du répit qui leur avait été offert pour continuer leur progression. Car, loin de déposer les armes, ils ont au contraire pris pied dans le district de Lower dir et celui de Buner, situé à seulement une centaine de kilomètres de la capitale pakistanaise, au sud-est de la vallée de Swat. De quoi faire prendre conscience au gouvernement pakistanais du risque de voir le pays tomber sous la coupe des radicaux islamistes.

C’est ainsi que l’armée pakistanaise a lancé l’opération « Tonnerre noir » à Lower Dir, le 26 avril et à Buner, deux jours plus tard. « Des troupes héliportées sont parvenues à sécuriser Daggar, le chef-lieu du district de Buner, et ses environs » a annoncé, le 29 avril, son porte-parole, le général Athar Abbas. « Nous sommes ralentis par le fait que les insurgés retiennent une partie de la population en otage. Nous faisons de notre mieux pour qu’il y ait le moins de pertes humaines possibles et le minimum de civils forcés à fuir » a-t-il également précisé.

Depuis le déclenchement de l’opération, l’armée pakistanaise a donné le bilan de 160 taliban tués contre la perte de 11 de ses hommes. Cependant, les combats continuent toujours et tendent à s’intensifier, certains villages étant le centre d’une résistance acharnée de la part des combattants islamistes qui détiendrait prisonniers 52 policiers et militaires.

Photo : Soldats pakistanais

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