Nouvelles tensions au sujet de la Géorgie

Planifiées depuis le printemps 2008, des manoeuvres militaires seront organisées en Géorgie par l’Otan. Les différents exercices, auxquels participeront 1.300 hommes de 19 pays membres ou non de l’Alliance, vont se dérouler du 6 mai au 1er juin, à une vingtaine de kilométres de Tbilissi, dans le cadre du « Partenariat pour la Paix ».

Seulement voilà, la Russie n’apprécie pas du tout l’idée de voir des troupes de l’Otan débarquer dans un pays avec lequel elle était récemment engagée dans un conflit armée. Et son président, Dmitri Medvedev, est allé jusqu’à parler de « décision dangeureuse ». L’ambassadeur russe auprès de l’Alliance, Dmitri Rogozine, a annoncé que son pays « prendra des mesures » si ces manoeuvres sont maintenues. Pour commencer, « la réunion des chefs d’état-major de la Russie et de l’Otan, prévue le 7 mai, n’aura pas lieu » a-t-il d’ores et déjà prévenu.

« Du point de vue de la Russie, du point de vue de la Géorgie et du point de vue des affaires du monde, ce genre de petits jeux militaires a un caractère provocateur » a encore estimé M. Rogozine. Seulement, c’est oublier les exercices militaires d’envergure organisés par l’armée russe, début avril, en Abkhazie et en Ossétie du Sud, les deux territoires revendiqués par la Géorgie. Et comme le hasard fait bien les choses, ces manoeuvres ont coïncidé avec des manifestations de l’opposition géorgienne demandant la démission du président Mikheïl Saakachvili.

Par ailleurs, et selon la mission de l’Union européenne chargée de surveiller l’application du cessez-le-feu, d’importants renforts militaires russes sont arrivés sur les lignes de démarcation qui séparent le territoire géorgien et les deux républiques séparatistes.

Quoi qu’il en soit, et malgré les protestations venues de Moscou, l’Otan maintient encore les préparatifs de ses manoeuvres en Géorgie. Et c’est dans ce contexte que le FSB, l’ex-KGB soviétique, a annoncé l’arrestation, à Sotchi, d’un patron d’un cybercafé, muni d’un passeport ukrainien, et présenté comme étant un espion à la solde de Tbilissi.

« Le FSB a démasqué et mis un terme aux activités d’un agent des services de renseignement géorgiens, Mamouka Maïssouradze, envoyé illégalement sur le territoire de Russie pour espionnage et autres activités subversives » a indiqué à Interfax une source proche du dossier. Il est reproché cet l’individu d’avoir crée « un réseau d’agents dans la région de Krasnodar » et fourni « des renseignements sur la situation sociale et politique dans cette région, ainsi que sur la préparation des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi », qui se dérouleront en 2014.

Pour le Conseil national de sécurité géorgien, la personne arrêtée par le FSB n’est « pas membre des services de renseignement géorgiens ». Et de contre-attaquer, par la voix de son secrétaire, Eka Tkechelchvili. « Je vois un lien évident entre cette arrestation et celle récente d’un activiste (pro-Kremlin) des Nachi par les autorités géorgiennes » a-t-elle indiqué à l’AFP.

Signe de crispation, dans le même temps, deux observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), ont été arrêtés alors qu’ils se trouvaient en Ossétie du Sud. « Les observateurs de l’OSCE ont franchi illégalement la frontière (…) en voiture, dans le district de Tskhinvali, et ont été interpellés par les garde-frontières sud-ossètes » a déclaré Edouard Kokoïty, le président de la république séparatiste.

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