Fin des opérations militaires en Tchétchénie

Lancée en 1999 après plusieurs attentats meurtriers perpétrés en Russie et une attaque d’indépendantistes tchétchènes contre le Daguestan, l’opération « antiterroriste » menée par les forces russes est officiellement terminée.

« Le chef du Comité (…) Alexandre Bortnikov a annulé à 00H00 (20H GMT) le 16 avril l’ordre déclarant que le territoire de la République (de Tchétchénie) était une zone d’opération antiterroriste » a indiqué un communiqué du Comité antiterroriste national. « Cette décision vise à créer les conditions pour normaliser la situation dans la région, restaurer et développer ses infrastructures économiques et sociales » affirme-t-il également.

« Nous apprenons avec grand plaisir la nouvelle de l’annulation de l’opération antiterroriste » a commenté le président tchétchène, Ramza Kadirov. « La république de Tchétchénie, comme le reconnaissant des milliers de visiteurs (…) est un secteur pacifique qui se développe et la levée de l’opération antiterroriste ne peut qu’y permettre la croissance économique » a-t-il estimé.

Ainsi, le régime de sécurité qui prévalait jusqu’alors et qui autorisait le recours aux couvre-feux, aux contrôles routiers et aux perquisitions a ainsi été levé. Depuis 2002, et la chute de Grozny, la capitale tchétchène, il n’y a plus eu de combats de grande ampleur. En outre, dans le même temps, Moscou a cherché à inclure le conflit tchétchène dans la guerre menée contre le terrorisme, après les attentats du 11 septembre 2001, en assimilant l’ensemble des indépendantistes à des combattants musulmans fondamentalistes.

Il reste à savoir combien de militaires russes – sur les 20.000 déployés actuellement – vont quitter la Tchétchènie après l’annonce de cette décision et comment le président Kadirov, qui ne passe pas pour donner dans l’angélisme, s’y prendra pour maintenir l’ordre sur le territoire dont il a la charge. Car, si pour Moscou le problème tchétchène est réglé, grâce à la mise en place d’un pouvoir local stable, il n’en reste pas moins que la rebellion n’a pas disparu.

Certes, cette dernière, qui n’a plus de chefs, est éclatée en différents groupes de combattants réfugiés dans les montagnes caucasiennes à partir desquelles ils mènent des actions pontuelles de guérilla contre l’armée et la police, non seulement en Tchétchénie mais aussi dans les républiques voisines du Daguestan et de l’Ingouchie, où une trentaine de rebelles ingouches et tchétchènes ont été abattus pendant l’été dernier.

Par ailleurs, il existe un risque de voir une partie de ces groupes basculer dans le djihad, même si pour le moment, les combattants islamistes demeurent minoritaires au sein de la rébellion tchétchène. Enfin, outre le Daguestan et l’Ingouchie, d’autres territoires du Caucase russe sont susceptibles de connaître les mêmes troubles que ceux traversés par la Tchétchénie, comme par exemple en Kabardino-Balkarie, où des affrontements meurtriers ont eu lieu en 2005 à Naltchik.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]