Vers un monde sans armes nucléaires?

« Les Etats-Unis, en tant que seule puissance nucléaire à avoir jamais utilisé une arme nucléaire, ont la responsabilité morale d’agir. En conséquence, aujourd’hui, je souligne clairement avec conviction l’engagement des Etats-Unis et son désir d’oeuvrer en faveur de la paix et de la sécurité d’un monde sans armes nucléaires » a déclaré le président américain Barack Obama, devant 30.000 personnes à Prague, le 5 avril. « Je ne suis pas naïf, cet objectif ne sera pas atteint rapidement, peut-être pas de mon vivant » a-t-il aussi ajouté.

Pour arriver à cet objectif, le locataire de la Maison Blanche compte montrer la voie aux pays proliférants – dont l’Iran et la Corée du Nord – en réduisant drastiquement les arsenaux nucléaires en concertation avec la Russie dans le cadre de la renégociation du traité START-1, conclu en 1991 et qui arrive à terme en décembre de cette année.

Le président américain et son homologue russe, Dmitri Medvedev, ont décidé en marge du sommet du G20, le 1er avril, « de commencer des négociations intergouvernementales bilatérales pour concevoir un nouveau traité, complet et légalement contraignant sur la réduction et la limitation des armes stratégiques offensives pour remplacer le traité START » avant l’expiration de ce dernier. Les deux hommes ont également indiqué que l’objectif à long terme est un monde « sans nucléaire ».

Outre la diminution des stocks d’armes, le président Obama a également indiqué qu’il mobiliserait le Congrès américain pour la ratification du traité d’interdiction des essais nucléaires et d’en mettre élaborer un autre, portant cette fois sur l’interdiction de la production de nouvelles matières fissiles à usage militaire.

Cependant, tant que l’Iran et la Corée du Nord n’ont pas renoncé à leur ambition de développer leur arsenal nucléaire, Barack Obama a promis que les éléments du bouclier antimissile américain seraient bel et bien installés en Pologne et en République tchèque, à la condition que son efficacité soit « prouvée » et ses coûts maîtrisés.

« Je veux être clair : l’activité de l’Iran dans le nucléaire et en matière de missiles balistique constitue une réelle menace, pas seulement pour les Etats-Unis, mais pour les voisins de l’Iran et pour nos alliés » a estimé le président américain. « Tant que la menace de l’Iran persistera, nous avons l’intention d’aller de l’avant avec un système de défense antimissile » a-t-il ajouté, sans doute afin d’inciter les Russes, qui voient une menace dans ce projet, d’influence Téhéran avec qui ils entretiennent des relations privilégiées.

Reste à voir quelle sera la position de la France sur la question de ce monde « sans armes nucléaires ». Comme l’a rappelé le président Sarkozy en mars 2008 et selon le dernier Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale, « la dissuasion est l’assurance-vie de la nation ». Lors du lancement du dernier SNLE français, Le Terrible, à Cherbourg, le chef de l’Etat avait toutefois souligné que la France maintenait  » son arsenal au niveau le plus bas possible compatible avec le contexte stratégique » après avoir annoncé la réduction « d’un tiers » des moyens aériens consacrés à la dissuasion nucléaire.

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