Fin de l’opération Dinner Out dans la vallée d’Alasaï

Le 14 mars dernier, le 1er Kandak de l’armée nationale afghane, appuyé par le 2e Kandak et les militaires français du GTIA Kapisa, se sont déployés dans la vallée d’Alasaï, investie jusque là par les insurgés. Le but de l’opération est alors d’y construire deux bases permanentes afin de permettre aux soldats afghans d’assurer la sécurité de la zone.

Dès le premier jour, l’incursion des forces afghanes et françaises – ces dernières devant tenir les crêtes – a donné lieu à des combats contre les insurgés qui vont durer près de 36 heures. Ils nécessiteront l’emploi d’hélicoptéres Apache et Kiowa, ainsi que celui d’avions A-10 et F-15 afin de fournir un appui-feu aux troupes aux sols. Les chars AMX-10 RC mis en oeuvre par le 4e Chasseurs et les mortiers du 93e Régiment d’Artillerie de montagne seront également mis à contribution.

Au soir de la première journée de l’opération, de lourdes pertes ont été infligées aux insrugés. Les Français déplorent quant à eux la mort d’un des leurs, le caporal Nicolas Belda, du 27e Bataillon de Chasseurs alpins, touchés par un tir de roquette alors qu’il se trouvait dans VAB.

Dès le lendemain, et malgré quelques tentatives d’infiltration des insurgés dans le dispositif mis en place, la construction de la base d’Alasaï (COP – Combat Outpost) débute avec l’aide du 2e Régiment Etranger du Génie (REG). L’armée nationale afghane prendra possession des lieux le 18 mars, une fois les installations terminées. Les travaux pour la second poste, celui de Shekut, situé à quelques kilomètres plus à l’ouest; commencent quant à eux le 17 mars et seront finis six jours plus tard.

Pendant ce temps, des assemblées (shura) auxquelles participent l’administration locale, les chefs de village, les anciens et l’armée afghane sont organisées. Le but est d’expliquer les raisons pour lesquelles l’opération en cours est menée et d’évaluer les besoins de la population civiles.

Au final, le 23 mars, les maleks de la vallée demandent et obtiennent qu’une trève de cinq jours soit observées pour que les insurgés puissent récupérer leurs morts et tenter de convaincre ces derniers « de déposer les armes et de se ranger du côté du gouvernement ou de quitter la vallée. » Le marché est simple : si les maleks refusent d’aider les insurgés, la paix et la sécurité seront plus vite revenues, ce qui permettra des investissements lourds (infrastructures notamment) dans la région.

Le GTIA Kapisa, qui a pris acte de cet accord, a toutefois indiqué qu’il interviendrait à nouveau dans le cas où il ne serait plus respecté. « Nous resterons très vigilant durant cette trêve que nous respectons », a indiqué le colonel Le Nen, le chef du corps du GTIA Kapisa. « Nous continuerons à observer les mouvements des insurgés et nous nous tenons prêts à intervenir aux côtés de nos camarades de l’armée nationale aghane » a-t-il encore ajouté.

Le bilan de l’opération Dinner Out est globalement positif. Les insurgés ont été délogés de la vallée d’Alasaï, ce qui a permis à l’armée afghane de s’y implanter durablement grâce aux COP d’Alasaï et de Shekut. Il lui reviendra ainsi d’assurer la sécurité de la zone, ce qui est indispensable à son développement. Et puis, le dialogue avec la population civile est également une avancée importante. Il reste donc à voir ce que tout cela donnera dans le temps. Il ne faut pas oublier que l’ANA était déjà présente dans la vallée en 2006, avant de reculer devant l’avancée des taliban.

Photo : AMX10 RC du GTIA Kapisa

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