Morin évoque la relation « rénovée » de la France avec l’Otan

Au cours d’un déplacement aux Etats-Unis les 2 et 3 mars derniers, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a évoqué la relation « à rénover » de Paris avec l’Otan au cours d’uune intervention au Center for Strategic and International Studies (CSIS) de Washington.

Etant donné que le retour de la France au sein de commandement militaire intégré de l’Alliance atlantique dépendait de la relance de la défense européenne, Hervé Morin a assuré que cette condition était désormais remplie, après avoir rappelé le bilan de la présidence française de l’Union européenne dans ce domaine.

Pour le ministre de la Défense, il s’agit de mettre un terme à une « situation paradoxale » qui fait que la France « participe à toutes les opérations militaires de l’Otan depuis 1995 » et qu’elle en est même « un acteur majeur » en tant que « quatrième pays contributeur » qui a eu, de plus, à exercer la responsabilité d’opérations majeures comme au Kosovo et en Afghanistan. Le ministre a également fait le constat que Paris ne siège actuellement pas « dans les structures qui lui permettraient de participer à la rédaction et à l’écriture du scénario ».

En outre, Hervé Morin a rappelé que l’indépendance de la France à l’égard de son allié américain » n’est « ni négociable ni discutable », ce qui signifie que Paris entend garder une certaine marge de manoeuvre par rapport à la politique décidée à Washington. Ainsi, le ministre a souhaité que des officiers européens, et notamment français, soient nommés à « un certain nombre de commandements importants et stratégiques aujourd’hui détenus » par des Américains, ce qui serait la marque d’une « européenisation de l’Otan ».

Tout laisse donc à penser que la France reprendra la place qui était la sienne avant la décision du général de Gaulle de quitter le commandement militaire intégré de l’Alliance en 1966. L’annonce de la décision de ce retour pourrait se faire le 11 mars prochain, lors d’un colloque organisé par la Fondation de la Recherche Stratégique à l’Ecole Militaire et qui aura pour thème « La France, la défense européenne et l’Otan au 21e siècle ». Cet événement, auquel participera le président Sarkozy, doit avoir une importance majeure puisqu’il va bousculer l’agenda du Séminaire Interarmées des Grandes Ecoles Militaires (SIGEM), prévu de longue date.

Par ailleurs, le ministre de la Défense a également abordé le dossier afghan et la question du retrait des troupes de l’Otan. « Une fois que nous aurons redéfini notre conception globale en Afghanistan, liée à la contribution accrue des Américains, je crois que nous devrions définir certaines dates assez rapidement », a ainsi déclaré Hervé Morin. « Et pourquoi pas, assez rapidement aussi, ne pas fixer une date qui pourrait annoncer le début du retrait des forces de l’Alliance. » s’est-il demandé.

Ce à quoi son homologue américain, Robert Gates, a répondu le lendemain. « Je pense qu’il est impossible de fixer une date pour laquelle on dirait de manière ferme que toutes les troupes sont retirées » a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse qui a permis à Hervé Morin de clarifier les propos qu’il avait tenus la veille.

« Nous devrions nous fixer des étapes intermédiaires, avec des objectifs clairement déterminés nous permettant de donner une perspective à l’opinion publique qu’un jour, nous serons amenés à nous retirer d’Afghanistan » a nuancé le ministre, en précisant que les critères qui devraient être pris en compte concernant la gouvernance et la formation des forces de sécurité afghanes.

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