Le Nord 262 tire sa révérence

La 12 novembre 2008, un Nord 262E de la base aéronavale de Nîmes-Garons avait atterri en urgence sur l’aéroport de Périgueux-Bassillac en raison d’un problème à un moteur. Cet incident a sans doute influencé la décision de la Marine nationale de retirer du service plus vite que prévu ce type d’appareil, dont la conception remonte aux années 1960.

En effet, plus de 40 ans après avoir été mis en oeuvre pour la première par l’aéronavale française, le dernier vol d’un Nord 262 a eu lieu le 25 février dernier. Il ne restait plus que 10 exemplaires en fonction au sein de la flotille 28F, basée dans le Gard.

Cet avion présentait l’avantage d’être polyvalent. Ainsi, il a permis d’assurer la formation des personnels navigants non pilotes – tels que les radaristes navigateurs aériens (DANAE) ou encore les officiers tactique aéronautique (TACAE) – tout en accomplissant des missions de surveillance maritime (Surmar) en Méditerranée (lutte contre le trafic de drogue, la pollution, l’immigration clandestine) ou encore de transport. Les N 262E étaient également utilisés en tant que plastron pour la calibration des radars des navires de la Marine nationale.

Initialement, ces appareils auraient dû être retirés du service à l’été 2009, les missions de formation qu’ils assuraient jusqu’alors devant être confiées à la société privée Avdef, qui a l’habitude de travailler pour la Marine nationale puisqu’elle lui vend déjà des prestations consistant à remorquer des cibles avec un Falcon 20.

Cependant, le retrait de ces 10 N262E pose le problème de la surveillance maritime, surtout à un moment où les trafics en tous genres explosent, notamment en Méditerranée. Le programme AVSIMAR (Avion de surveillance et d’intervention maritime), d’ailleurs évoqué par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale aurait pu être la solution de remplacement des N262E et des Falcon si il avait été mis en route plus tôt.

Sans doute que ces missions seront confiés, en attendant, à une société privée. D’ailleurs, la surveillance de zone fait partie des compétences mises en avant par Avdef qui, pour ce faire, met en oeuvre des bimoteurs F-406 équipés « d’un radar de veille très performant et éprouvé », comme l’indique le site Internet de l’entreprise.

A noter que l’armée de l’Air disposait aussi de Nord 262. Utilisés pour des missions de transport et d’entraînement, ces appareils ont été retirés du service le 1er juillet 2004.

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