Viré du CID, Aymeric Chauprade accuse

On n’a sans doute pas fini de parler de ce qui est devenu « l’affaire Chauprade ». Géopoliticien reconnu, Aymeric Chauprade a été brutalement congédié de son poste d’enseignant au Collège interarmées de défense (CID – ex-Ecole de Guerre) par Hervé Morin suite à la publication d’un article sur le blog « Défense ouverte » l’accusant de présenter avec complaisance les thèses conspirationnistes concernant les attentats du 11 septembre 2001 dans un chapitre de son dernier livre, « Chronique du choc des civilisations ».

Le chercheur évincé compte tout d’abord porter le fer sur le plan juridique. Ainsi, il va porter plainte en référé-liberté contre le ministre de la Défense afin d’obliger ce dernier à le convoquer devant un conseil de discipline pour obtenir des éclaircissements sur son limogeage. Le journaliste du Point, Jean Guisnel, à l’origine de l’affaire, devrait également faire l’objet d’une plainte en diffamation. Enfin, son avocat compte saisir la Cour de Justice de la République pour discrimination, estimant que ses opinions politiques – il est proche de Philippe de Villiers – qu’il affiche en dehors de ses cours au CID aient pu jouer en sa défaveur.

Mais Aymeric Chauprade, qui a désormais, pour reprendre ses mots, « les mains libres » pour s’exprimer, tente de batailler également sur le terrain médiatique, même si le blog qui mène une campagne de soutien en sa faveur évoque un « black-out » de la presse française à son sujet. « Je suis aujourd’hui dans une stratégie de défense juridique, je ne peux donc dévoiler aucun nom. Je dis seulement qu’il y a une façon clairement identifiée plusieurs personnes qui, au commandement, voulaient m’éliminer et en avaient fait état autour d’eux » a-t-il ainsi, il a déclaré au mensuel très conservateur « Le choc du mois »

Concernant ces personnes justement, Aymeric Chauprade les décrit, dans les colonnes de la Revue parlementaire, comme faisant partie d’un « petit clan extrémiste à la fois pro-américain et pro-israélien, actif au coeur de notre système de défense et de politique étrangère » ayant voulu « l’éliminer ». Par ailleurs, le géopoliticien s’en prend à Hervé Morin et à Jean Guisnel.

« Il y a 2.800 officier français et étrangers qui ont réfléchi sur mon traité de géopolitique, depuis 10 ans. C’est modeste, certes, mais quel bilan M. Morin laissera-t-il lui? De nouvelles coupes dans les budgets de nos armées, un nouvel affaiblissement de celles-ci » lance-t-il à l’intention du ministre de la Défense.

Quant au journaliste du Point, Aymeric Chauprade estime qu’il s’est donné « le droit d’exécuter la position de quelqu’un qui ne fait que s’interroger » au sujet des évènements du 11 septembre. « Je revendique le droit de douter mais je ne conclue pas dans mon ouvrage que la thèse alter-complotiste est la bonne. Je ne conclue pas, tout simplement, parce qu’un scientifique sérieux doit savoir ne pas conclure s’il n’est pas sûr, ni de la thèse officielle (qui émane quand même d’un Etat qui a menti a plusieurs reprises pour entraîner ses alliés dans la guerre) ni de l’autre thèse » explique le chercheur.

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