La crise économique menace la sécurité des Etats-Unis

Le nouveau DNI (Director of National Intelligence), l’amiral en retraite Dennis Blair, a présenté au Congrès, le 12 février dernier, le rapport de synthèse annuel des évaluations concernant l’état des menaces des 16 services de renseignement américains dont il coordonne l’action.

« La première préoccupation liée à la sécurité, pour les Etats-Unis, est, à court terme, la crise économique mondiale et ses implications géopolitiques », a-t-il ainsi affirmé devant la Commission du renseignement du Sénat.

Cette mauvaise conjoncture économique peut provoquer des guerres commerciales « destructrices » et la chute de gouverments, plongeant ainsi une certain nombre de pays dans l’instabilité politique.

« La crise financière et la récession mondiale sont susceptibles d’entraîner au cours des prochaines années une vague de crises économiques dans les pays aux marchés émergents », a expliqué l’amiral Blair. Et cette situation pourrait avoir pour conséquence le retour à un « protectionnisme destructeur ».

« Le temps est notre plus grande menace. Plus il faudra de temps pour que s’amorce la reprise, plus les intérêts stratégiques des Etats-Unis sont susceptibles de subir de graves dommages » a alerté le directeur du renseignement national américain.

Quant à la menace terroriste, les résultats obtenus depuis plus d’un an par l’administration Bush dans la lutte contre le réseau d’Oussama Ben Laden font que ce dernier a été affaibli sans toutefois perdre totalement ses moyens pour préparer de nouvelles actions contre les Etats-Unis et les pays européens.

« Grâce à la pression que nous (ndlr : les Etats-Unis) avons mis, avec nos alliés, sur le noyau de commandement d’al-Qaïda au Pakistan, et au déclin continu de la principale branche régionale d’al-Qaïda en Irak, al-Qaïda a aujourd’hui moins de capacités et d’efficacité qu’il y a un an » a ainsi déclaré l’amiral Blair, qui a par ailleurs admis qu’il ne disposait d’informations précises sur d’éventuels projets d’attentats du réseau terroriste. Cependant, le recrutement de militants occidentaux qui rejoignent par la suite des camps d’entraînement dans les zones tribales pakistanaises pose le problème de la détection des terroristes potentiels.

La situation au Pakistan inquiète par ailleurs les agences de renseignement américaines. Ses difficultés économiques font qu’une partie de la population se radicalise et Islamabad a de plus du mal à affirmer son autorité dans certaines provinces du Nord-Ouest. Cela a des conséquences sur l’Afghanistan, dont la situation s’est encore dégradée, notamment en raison de l’incapacité des autorités pakistanaises à éviter que leur territoire ne serve de base arrières au mouvement taleb ainsi qu’aux militants d’al-Qaïda.

Selon le document présenté par l’amiral Blair, l’Iran pourrait disposer d’ici à la fin de l’année, d’une bombe atomique. « S’ils y mettent les moyens, ils pourraient obtenir un programme de missiles sérieux » a-t-il avancé. « L’Iran met au point, clairement, toutes les composantes d’un programme d’arme nucléaire qui aboutira » a averti le DNI, qui cependant estimé que cela peut être toutefois évité à condition que la communauté fasse pression sur Téhéran tout en lui offrant des garanties sur sa sécurité.

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