Des terroristes victimes de la peste?

Le journal algérien Liberté fait le bilan, dans son édition du 26 janvier, de l’action des forces de sécurité contre les maquis d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI – ex GSPC). Ainsi, « ce sont plus de 23 terroristes qui viennent d’être abattus depuis le début de l’année à ce jour » écrit le quotidien. En revanche, ce dernier passe sous silence l’information, pourtant évoquée par ses confrères arabophones, selon laquelle une quarantaine de militants de l’AQMI auraient été victimes de la peste. (*)

Cette épidémie se serait développée dans un camp tenu par les islamistes algériens, situé à Yakouren, dans la région de Tizi Ouzou, dans l’ouest du pays. Selon le quotidien The Washington Times, qui cite un responsable de la CIA, cette cellule de l’AQMI aurait été en fait victime, le mois dernier, d’une tentative ratée de mise au point d’une arme bactériologique.

Cette information s’appuie sur l’interception d’une conversation entre un responsable algérien et un chef d’al-Qaïda, localisé dans une zone tribale pakistanaise. Ce dernier aurait alors demandé à ce que le camp contaminé soit « isolé » en urgence. Cependant, le responsable cité par le journal n’a pas confirmé le nombre exact de victimes.

D’après un rapport concernant le renseignement américain et publié en mars 2005, par une commission bipartisane dirigée par l’ancien sénateur démocrate Charles S. Robb et le juge républicain Laurence H. Silberman, le réseau d’Oussama ben Laden aurait cherché à développer des armes biologiques deux ans au moins avant les attentats du 11 septembre 2001.

Par ailleurs, le dernier rapport, publié en décembre, de la Commission de prévention de la prolifération des armes de destruction massive, a indiqué qu’il fallait s’attendre davantage à un attaque biologique plutôt qu’à un attentat radiologique et nucléaire.

Cela étant, Al Qaïda au Maghreb islamique a démenti que son camp proche de Tizi-Ouzou ait été contaminé par la peste. Dans un communiqué daté du 20 janvier, l’organisation terroriste accuse les services de renseignement algériens d’être à l’origine de cette information « mensongère. » Seul problème : il semblerait surtout que les autorités d’Alger ne soient pas très bavardes sur cette affaire.

(*) Le quotidien algérien a bien évoqué cette affaire. Seulement, l’article n’est plus disponible sur son site Internet et il n’en fait pas mention dans le bilan des forces de sécurité.

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