Voeux présidentiels aux armées

La contestation des conclusions du Livre blanc sur la défense par les officiers anonymes du collectif Surcouf, la fusillade à Carcassonne lors d’une démonstration publique du 3e RPIMa ou encore l’émotion suscitée, le 14 juillet, par la visite du président syrien, alors qu’une promotion de l’Ecole militaire interarmes portant le nom d’un officier tué dans l’attentat du Drakkar à Beyrouth devait défiler sur les Champs Elysées, avaient nourri les commentaires sur les relations teintées de défiance qu’entretenait le président Sarkozy avec la communauté militaire. Depuis, ces rapports semblent s’être améliorés et le chef de l’Etat ne cesse de louer les qualités de « ceux qui donnent leur vie pour des valeurs essentielles. »

Au cours de ses voeux aux Armées prononcés pour la premiere fois sur un théâtre d’opérations extérieures, à savoir à At Tiri, au Sud Liban, où sont déployés les militaires français de la Finul, le chef de l’Etat a rendu hommage à ceux qui « sont tombés au champ d’honneur » ou « morts en service commandé » durant l’année passée.

« Non, ces hommes n’étaient pas des victimes, mais des combattants » a ainsi confié le président Sarkozy en évoquant les dix soldats tués lors de l’accrochage de la vallée d’Uzbeen, en août dernier. En reprenant les mots qu’il avait prononcés au moment de l’hommage national qui leur avait été rendu aux Invalides, le chef de l’Etat a une nouvelle affirmé qu’ « être soldat n’est pas un métier comme les autres. »

Le président Sarkozy est aussi revenu sur les décisions prises l’année précédente en matière de politique de défense et de sécurité. Selon lui, les réformes engagées doivent « donner à la France l’armée dont elle a besoin » et lui permettre ainsi de « prendre toute sa part dans la gestion des crises » et « d’assumer pleinement ses responsabilités » qui découlent de son histoire et de sa position internationale.

« Vous êtes l’armée du XXIe siècle, pas du XXe! » a par ailleurs déclaré le chef de l’Etat, avant d’insister sur la nécessité d’équiper les militaires de matériels adéquats et modernes. « C’est ma responsabilité première de chef des armées de m’assurer que nos soldats disposent, individuellement et collectivement, de l’équipement dont ils ont besoin » a-t-il avancé.

Parce qu’il n’est « pas un homme qui considère la mort d’un soldat comme une fatalité inhérente au métier des armes », le président Sarkozy a promis qu’un « effort particulier » sera fait en faveur des moyens de combat terrestres, notamment lors de la prochaine Loi de programmation militaire (LPM). Ainsi, les acquisitions de brouilleurs, de VBCI ou encore de drones seront donc prioritaires.

« La qualité première de nos armées réside précisément dans cette aptitude à s’adapter aux différents théâtres. Cette faculté d’adaptation qui (…) est reconnue dans le monde entier, je tiens par dessus tout à la préserver et même si possible à l’améliorer » a encore avancé le chef de l’Etat.

Concernant justement les différents théâtres où l’armée française est présente de par le monde, leur nombre devrait diminuer dans les années à venir. « Je veux être certain que chaque soldat français aujourd’hui engagé en opération extérieure l’est bien conformément aux intérêts du pays » a déclaré le président Sarkozy. « Il ne s’agit pas de maintenir le déploiement extérieur de nos forces au-delà de ce qui est nécessaire, au-delà de qui est utile » a-t-il ajouté.

Actuellement, la France est impliquée dans une trentaine d’opérations extérieures (Opex). Certaines verront une réduction du volume des troupes qui leur sont consacrées et d’autres devraient être supprimées. Ces arbitrages seront annoncés au Parlement, vraisemblablement en février prochain, par le Premier ministre.

Enfin, le président Sarkozy a tenu à assurer, une nouvelle fois, que les économies réalisées grâce aux réformes en cours seront réinvesties dans les équipements et la revalorisation des soldes, qui devraient se poursuivre sur les trois prochaines années, « en partant des plus petits grades. »

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