Les Etats-Unis accentuent leur effort militaire en Afghanistan

Le prochain président américain, Barack Obama, avait annoncé son intention de faire du dossier afghan une priorité. Maintenant que la situation en Irak permet le retrait progressif des troupes combattantes, les marges de manoeuvre du Pentagone s’en trouve accrues et les annonces d’envois d’effectifs supplémentaires en Afghanistan se succèdent. Le souhait du commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) de l’Otan, le général McKiernan, d’obtenir plus de 20.000 soldats américains est en passe de se réaliser.

Ainsi, en janvier, la 3e brigade de la 10e division de montagne de Fort Drum devrait se déployer dans les provinces de Wardar et de Logar, sur le flanc sud de Kaboul. Elle sera rejointe, le mois suivant, par une brigade aérienne forte de 2.800 hommes, équipée par des hélicoptères de combat et de transport. Son ordre de mission a été signé le 18 décembre par Robert Gates, le secrétaire à la Défense maintenu à son poste par Barack Obama. Cette unité aura essentiellement des tâches de soutien, comme le transport et l’évacuation.

Une semaine auparavant, au cours d’un déplacement surprise à Kandahar, M. Gates avait promis de déploiement de deux brigades supplémentaires, soit entre 7.000 et 8.000 soldats, d’ici à l’été 2009, après avoir mis toutefois en garde contre l’envoi massif d’effectifs dans un pays en proie à l’instabilité. « Placer les Afghans au premier plan est un élément clé, mais il faut aussi deviner à partir de quels effectifs les troupes étrangères sont en trop grand nombre pour être efficace », avait-il alors estimé.

Les forces américaines, qui comptent actuellement près de 30.000 hommes sur le théâtre afghan, devraient doubler leurs effectifs dans les six moins qui viennent. En effet, le chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Michael Muellen, a indiqué, le 20 décembre, qu’entre 20.000 et 30.000 militaires supplémentaires devraient arriver en Afghanistan au cours de cette période.

« Les troupes qui ont été demandées par le général McKiernan, c’est ce dont nous avons besoin dans un avenir proche. Je ne pense donc pas qu’il y ait une augmentation de troupes de plus de 20.000 à 30.000 soldats » a-t-il déclaré alors qu’il se trouvait à Kaboul. « Nous espérons qu’il seront là dès le printemps, mais au plus tard l’été » a-t-il précisé. « Le défi, c’est de trouver ce que nous appelons les ‘facilitateurs’, l’aviation, les services de santé, les affaires civilo-militaires… toutes les troupes de soutien qui sont très importantes », a-t-il poursuivi.

L’amiral Muellen a par ailleurs estimé que l’augmentation des troupes a une limite. « Pour autant, quand nous en serons à ce point là (…), cela ne fera aucune différence d’avoir davantage de soldats ici, si nous n’avons pas été capables de faire des progrès en matière de développement et de gouvernance » a-t-il affirmé.

Quant au gouvernement afghan, il a approuvé l’envoi des renforts américains tout en posant deux conditions. « La première est que ces forces soient envoyées dans les zones où on en a besoin, notamment dans la province d’Helmand, ou le long de notre frontière orientale par où des terroristes d’infiltrent dans notre pays. Deuxièmement, que cette augmentation contribue à améliorer l’entraînement et l’équipement des forces de sécurité nationales afghanes, et leur permettre ainsi de mieux combattre le terrorisme et défendre le pays » a indiqué Sultan Ahmad Baheen, le porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur.

Par ailleurs, si les Américains et le Britanniques vont augmenter leur effort militaire en Afghanistan, si les Français comptent redéployer leur troupes dans le pays, avec sans doute l’envoi d’autres renforts selon certaines informations qui circulent comme cela été le cas l’an passé et qui se sont trouvées fondées, les Tchèques retireront leurs troupes dans les 60 jours à compter du 1er janvier 2009, le Parlement ayant refusé la prolongation de la mission du contingent fort de 500 hommes déployés sous la bannière de l’ISAF.

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