Intimidation terroriste à Paris

Cinq pains d’explosifs ont été trouvés par un chien renifleur, ce 16 décembre, au troisième étage du magasin Printemps-Haussmann, situé dans le IXe arrondissement de Paris. Cependant, aucun n’était muni d’un système de mise à feu susceptible de les faire exploser.

« De ce que nous savons, ce n’était pas un dispositif qui était destiné à exploser. Nous allons mener l’enquête pour remonter aux auteurs », a déclaré Michèle Alliot-Marie, le ministre de l’Intérieur. Les investigations sont menées par la section antiterroriste de la Brigade criminelle de Paris.

Les services de police ont été avertis de la présence de ces explosifs après que l’Agence France Presse ait reçu, tôt le matin, un courrier indiquant que le magazin Printemps-Haussmann était menacé.

La lettre, signée d’un mystérieux « Front révolutionnaire afghan », jusque là inconnu des services de renseignement, exige un retrait d’Afghanistan des troupes françaises d’ici à février 2009.

En novembre dernier, un commandant taliban, apparemment impliqué dans l’embuscade qui avait coûté la vie à dix militaires français, avait menacé la France d’attentat dans une vidéo vraisemblablement prise en août. En janvier, un message diffusé sur un forum habituellement utilisé par Al-Qaïda, appelait à commettre des attentats suicides à Paris afin de provoquer un « effondrement économique de la France. » Des magasins, ainsi que des hauts lieux du tourisme parisien, avait été notamment ciblés.

Cependant, l’intitulé du groupe qui a envoyé le courrier à l’AFP fait davantage penser à une organisation d’activistes d’extrême gauche qu’à un réseau de terroristes islamistes. L’absence de détonateurs associés aux pains d’explosifs indique par ailleurs qu’il s’agirait plus d’une intimidation que d’une tentative d’attentat.

Or, ce n’est pas dans les habitudes des militants qui se revendiquent de l’idéologie défendue par Al-Qaïda de procéder de la sorte. Comme aux Etats-Unis en 2001, à Madrid en 2004 ou encore à Londres en 2005, les terroristes islamistes n’ont jamais cherché à lancer le moindre avertissement préalable comme cela semble le cas dans cette affaire d’explosifs trouvés à Paris.

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