Décès du colonel Jean Deuve

Un simple encart publié le 5 décembre dernier dans le carnet du Figaro a fait part du décès, à l’âge de 90 ans, du colonel Jean Deuve, un officier au parcours hors du commun.

D’origine normande, né en 1918, Jean Deuve est aspirant de réserve au moment où les troupes allemandes envahissent la France à partir du 10 mai 1940. Affecté à une unité de tirailleurs sénégalais, il est plusieurs fois blessé lors des combats qui se déroulent dans les Ardennes du 22 mai au 13 juin 1940.

Une fois signé l’armistice qui met un terme à la campagne de France, et après sa démobilisation, il part au Niger où il devient officier de renseignement. Il rejoint ensuite le Bengale (Inde) pour intégrer une unité spéciale, la Force 136, dont la mission consiste à mener des opérations clandestines dans les territoires occupés par le Japon.

En janvier 1945, Jean Deuve est parachuté avec d’autres membres de la Force 136 dans la province de Paksane, et prend la tête de la résistance laotienne. Après la reddition japonaise, l’officier reste au Laos pour y créer les services de renseignement locaux ainsi que la police laotienne, en 1949.

En 1968, soit quatre ans après avoir quitté le Laos, Jean Deuve est affecté au Japon pour y occuper un poste d’attaché militaire. Il a en outre la responsabilité des services secrets français en Extrême-Orient. Il termine sa carrière dix ans plus tard, au sein du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), qui deviendra plus tard la DGSE.

Il a en outre écrit plusieurs ouvrages inspirés de son expérience laotienne, tels que « Guérilla au Laos », « Le royaume du Laos », « Le service de renseignement des Forces françaises au Laos », « La guerre secrète au Laos contre les Communistes » ou encore portant sur l’histoire normande. En 2008, il a publié un ultime livre, intitulé « Histoire des stratagèmes de la Seconde Guerre Mondiale », aux éditions du Nouveau Monde.

Le colonel Jean Deuve était officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, Croix de Guerre 1939-1945, Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures, médaillé de la Résistance, commandeur de l’ordre du Million d’Eléphants et du Parasol Blanc et chevalier du Mérite civil laotien.

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