Les réseaux de terroristes islamistes recrutent en Grande-Bretagne

En mai 2003, Asif Mohammed Hanif, 21 ans, actionnait sa ceinture d’explosifs à l’entrée d’un café de Tel-Aviv. Par rapport aux attaques de ce type perpétrées en Israël, le kamikaze n’était pas d’origine palestinienne mais possédait un passeport britannique, tout comme son complice, Omar Khan Sharif, 27 ans au moment des faits, qui devait commettre un second attentat au milieu des secours venus porter assistance aux victimes.

Le 7 juillet 2005, Scotland Yard identifiait Mohamed Sidique Khan, Shehzad Tanweer, Germaine Lindsay et Habib Hussain, quatre jeunes britanniques musulmans, comme étant les auteurs des attentats qui avaient endeuillé Londres.

En Somalie, plusieurs combattants des Tribunaux islamiques (Islamist Courts Union), un groupe radical qui a brièvement pris le pouvoir à Mogadiscio en 2006 avant d’en être chassé, étaient détenteurs d’un passeport britannique. La plupart d’entre eux étaient des membres de la diaspora somalienne, revenus au pays pour combattre aux côtés des djihadistes.

La Grande-Bretagne, qui a une longue tradition de liberté d’expression au point que certains imams intégristes n’ont pas peur de lancer de violentes diatribes anti-occidentales au sein de ce que l’on appelle le Londonistan, constitue donc une terre de prédilection pour les recruteurs des mouvements islamistes radicaux.

Outre les Britanniques de confession musulmane endoctrinés que l’on retrouve impliqués dans des affaires de terrorismes ou embrigadés dans des mouvements de guérilla, on trouve également des étrangers venus y suivre des études, comme le Français Zacarias Moussaoui, condamné aux Etats-Unis pour sa participation au complot du 11 septembre 2001, ou encore des binationaux, à l’image du pakistano-britannique Omar Saeed Omar, l’assassin de Daniel Pearl, en 2002.

Selon le quotidien « The Independant », qui cite des sources proches des agences de renseignements, plus de 4.000 sujets britanniques auraient transité dans des camps d’entraînement d’al-Qaïda ou d’autres organisations terroristes fondamentalistes en Afghanistan et au Pakistan.

Le Lashkar-e-Taïba, un groupe pakistanais suspecté d’avoir organisé les récents attentats de Bombay et très actif au Cachemire aurait ainsi recruté plusieurs militants ayant vécu au Royaume-Uni. D’autres combattent les forces de l’Otan déployées en Afghanistan auprès des taliban.

Le journal londonien cite d’ailleurs le témoignage un ancien commandant des forces britanniques stationnées dans le Helmand, une province du sud du pays. « On retrouve des détenteurs de passeports britanniques dans des villes comme Kandahar. Il y a des liens entre Kandahar et certains grands centres britanniques. L’armée britannique en est conscienten ce qui n’est pas le cas de l’opinion publique », a ainsi expliqué le général Ed Butler.

Le Royaume-Uni fait donc figure de plaque tournante du djihad international. Par le passé, le pays a été le point de départ de plusieurs complots terroristes, pour la plupart déjoués. Et cela n’est pas un phénomène récent : l’algérien Rachid Ramda, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la justice française en octobre 2007, avait participé, depuis Londres, à la préparation des attentats revendiqués par le Groupe islamique armé (GIA) et qui frappèrent la France en 1995.

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