Bombe glacée nucléaire

Les lecteurs du romancier américain Tom Clancy ont sans doute lu « La somme de toutes les peurs », où une bombe nucléaire égarée finie par être retrouvée par hasard pour tomber entre les mains de terroristes. Si la réalité dépasse souvent la fiction, ce ne sera pas le cas cette fois-ci.

En effet, selon des éléments produits par la BBC grâce au « Freedom of Information Act », qui permet d’obtenir de la part des agences fédérales américaines des documents déclassifiés, l’US Air Force a perdu une bombe nucléaire au-dessus du Groenland, lors de l’accident, le 21 janvier 1968, d’un bombardier B52 qui en contenant quatre à son bord.

A l’époque, c’est à dire pendant la Guerre froide, la base américaine de Thulé, située au Groenland, donc sur un territoire appartenant au Danemark, était très importante d’un point de vue stratégique. Non seulement elle accueillait des bombardiers mais aussi des systèmes de surveillance aérienne du NORAD susceptibles de détecter des lancements de missiles soviétiques. La base devrait accueillir des éléments du bouclier anti-missile américain.

Après l’accident du B52, appartenant au 380th Strategic Bomb Wing, les équipes de sauvetage et les enquêteurs avaient pu retrouver trois des quatres bombes nucléaires, dont l’existence devait être tenue secrète. En avril de la même année, d’autres recherches sous-marines avaient été menées, sans succès, pour récupérer la bombe manquante. Finalement, tout espoir de mettre la main dessus fût abandonné.

La BBC rapporte que les responsables américains avaient jugé que cet accident ne devait pas avoir de conséquences sur l’environnement, la radioactivité de la bombe perdue s’étant probablement dissoute dans une importante masse d’eau. Cependant, une résolution du Parlement européen, datée du 10 mai 2007, indique que des « travailleurs et d’autres personnes furent irradiées par du plutonium (…) destiné la fabrication d’armes, après qu’un avion B-52 transportant des armes atomiques se fut écrasé à Thulé » et que « de nombreux suvivants (…) ont succombé à des maladies dues à l’irradiation. »

Pour l’instant, le Département d’Etat, c’est à dire la diplomatie américaine, n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette affaire, se bornant à affirmer que les quatres bombes en question ont été détruites.

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