Un officier démissionne pour dénoncer le manque de moyens

En décembre 2007, dans une lettre adressée au chef d’état-major des armées, le général Bruno Cuche, alors chef d’état-major de l’armée de Terre, avait averti du danger de « paupérisation globale » des forces terrestres françaises et de la « dégradation importante sur le plan des équipements. »

Le général Cuche s’était en outre inquiété de la « non-réalisation » des budgets précédents, ce qui avait eu un impact sur les petits programmes qui n’ont pas la visibilité des grandes commandes, comme celles concernant le VBCI ou l’hélicoptère NH90. Ces équipements, qui ne présentent pas un enjeu industriel de premier rang, sont pourtant essentiels pour la « cohérence opérationnelle ».

Par exemple, le tourelleau téléopéré pour les Véhicules de l’avant blindés (VAB), qui permet de tirer depuis l’intérieur du blindé et d’éviter ainsi de s’exposer au feu ennemi fait partie de ces programmes de petite ampleur qui peuvent néanmoins sauver des vies en opération. Depuis, une commande de ces tourelleaux téléopérés a été passée et les premiers VAB équipés devraient arriver prochainement.

Les problèmes de ces petits équipements n’est pas le seul fait des forces françaises. Souvent prise en exemple pour expliquer les réformes qui sont en train de se mettre en place au sein du ministère de la Défense, l’armée britannique, qui passe pourtant pour la plus puissante en Europe, avec son homologue française, n’en est pas exempte.

Ainsi, un officier britannique, le major Sebastian Morley, chef du D Squadron, 23 SAS (les services spéciaux de la Royal Air Force), a démissionné, au début de ce mois, pour protester contre le sous-équipement de ses troupes, allant même jusqu’à accuser le gouvernement de « sous-investissement chronique » en matière de matériel militaire.

Le major Morley a pointé plus particulièrement les véhicules, selon lui trop légers, comme le Snatch de Land Rover (photo). En juin dernier, quatre de ses soldats avaient péri alors qu’ils patrouillaient à bord de leur Land Rover Snatch, ce dernier ayant sauté sur une mine, dans la province d’Helmand, au sud de l’Afghanistan.

Depuis 2004, au moins 38 militaires ont perdu la vie dans des attaques contre des Land Rover Snatch depuis que ces derniers sont déployés en Irak et en Afghanistan.

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