La Russie salue à sa manière l’élection d’Obama
Le président russe Dmitri Medvedev n’a pas perdu de temps pour marquer son territoire face au nouveau président américain. A peine Barack Obama élu, il a annoncé, le 5 novembre, le déploiement de missile sol-sol tactiques de courte portée de type Iskander dans l’enclave russe de Kaliningrad, l’ancienne capitale de la Prusse orientale (ex Koenigsberg).
Il s’agit ainsi pour Moscou de répondre au projet américain d’installer en Pologne et en République Tchèque des éléments du bouclier antimissiles censés protéger les Etats-Unis et leurs alliés contre d’éventuels missiles balistiques iraniens.
Avec, en plus, la possible adhésion à l’Otan de la Géorgie et de l’Ukraine – ce qui priverait la marine russe des commodités offertes par le port de Sebastopol, qui est son seul débouché vers la Mediterranée – et la présence militaire américaine en Afghanistan, mais aussi en Corée du Sud, la Russie estime que les Etats-Unis cherchent à l’encercler et que sa sécurité est menacée.
L’installation de missiles Iskander à Kaliningrad vise donc à « neutraliser » le bouclier antimissile américain. Cependant, du côté de l’Otan, on se dit « préoccupés quant sa confirmité (de ce déploiement) avec les dispositions existantes de contrôle des armements. »
Le missile Iskander (SS26 Stone pour l’Otan) peut actuellement atteindre une cible située à environ 300 km de distance. Les exemplaires qui devraient être installés à Kaliningrad auront quantà eux une portée de l’ordre de 500 km.
Seulement, la Russie et les Etats-Unis ont signé, en 1987, le traité INF sur les Forces nucléaires intermédiaires, qui interdit justement l’emploi de missiles ayant une portée comprise entre 500 et 5.500 km. Par conséquent, la décision du président Medvedev pourrait être la confirmation de la volonté de Moscou de se retirer de ce traité signé il y a plus de 20 ans.
