Afghanistan : « Une situation d’impasse »

Rapporteurs de la mission d’information et d’évaluation de l’Assemblée nationale concernant l’Afghanistan, les députés Pierre Lellouche (UMP) et François Lamy (PS) ont présenté ce 30 octobre leur rapport d’étape.

« Sur le plan militaire, ça s’apparente à une situation d’impasse » a ainsi estimé Pierre Lellouche. « Nous les empêchons (les insurgés) de se regrouper et donc de prendre Kaboul et d’amener dans leurs valises Al Qaïda (…), mais nous ne sommes pas aujourd’hui capables de les réduire » a-t-il expliqué.

Invité plus tôt à l’émission de Jean-Michel Aphatie sur RTL, le député de Paris a observé une « dégradation continue de la sécurité » qui « mine la reconstruction civile, économique et politique du pays. » Par ailleurs, et contrairement au ministre de la Défense, Hervé Morin, Pierre Lellouche n’hésite pas à parler de guerre.

« C’est une guerre insurrectionnelle ou anti-insurrectionnelle, qui est très différente des opérations extérieures menées par la France en Afrique depuis des décennies » a-t-il affirmé.

Pour les deux parlementaires , l’issue à cette « guerre anti-insurrectionnelle difficile » ne pourra être trouvée que sur le plan politique, ce qui suppose la reconstruction du pays, la lutte contre la production de drogue qui constitue une ressource loin d’être négligeable pour les insurgés et la coopération avec le Pakistan pour régler le problème des zones tribales frontalières.

Quant à la situation des troupes françaises déployées en Afghanistan, les deux députés ont estimé satisfaisant leur niveau de formation et leur équipement. « Il reste encore des problèmes, mais ce n’est pas la question majeure » a souligné François Lamy. Selon Pierre Lellouche, ils ont « été impressionnés à la fois par le moral, par le caractère extrêmement soudé des soldats » qui « font un boulot formidable dans des zones difficiles. »

Enfin, les deux parlementaires français ont soulevé la question de la structure du commandement militaire dans le pays. Actuellement, il existe deux opérations militaires distinctes avec Enduring Freedom, conduite sous la responsabilité des Américains et celle menée par la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS / ISAF) de l’Otan.

« Une modification des structures de commandement est indispensable à mes yeux, aussi bien au plus haut niveau sur le théâtre qu’au niveau de la cohérence du déploiement des forces françaises » a estimé Pierre Lellouche à l’antenne de RTL. « Il est extrêmement difficile pour les Alliés et pour la France d’être en première ligne sans avoir une vision d’ensemble de ce qui se passe sur le thâtre » a-t-il ajouté.

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